Contenu
Poche
Réédition
Tout public
598 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-4643-8
Coll. "Roman policier", 4117
Actualités
- 05/06 Édition: Parutions de la semaine - 5 juin
- 01/01 Prix littéraire: Sélection 2015 du Prix du meilleur polar des lecteurs de Points
- 16/06 Prix littéraire: Sélections 2014 des GPLP
Mardi 17 juin, dans les locaux de la BiLiPo, le jury du Grand Prix de Littérature Policière a procédé à sa sélection de romans tant français qu'étrangers pour l'année 2014. Chaque sélection est composée de quatorze ouvrages inédits en France parus entre début juin 2013 et fin mai 2014. Le prix, lui, sera proclamé début septembre 2014. Rappelons que ce prix purement honorifique est l'un des plus vieux et respectés en France et qu'il est décerné par une brochette de spécialistes du genre. Assez classique dans ses choix, espérons qu'il accouchera de deux lauréats surprises. Rendez-vous est pris à la rentrée littéraire pour voir ce qu'il en est !
Sélection française 2014 :
- Pur, d'Antoine Chainas (Gallimard, "Série noire") ;
- Chiens enragés, de Marc Charuel (Albin Michel, "Thrillers") ;
- La Traque de la musaraigne, de Florent Couao-Zotti (Jigal, "Polar") ;
- Terminus Belz, d'Emmanuel Grand (Liana Levi, "Policier") ;
- Du vide plein les yeux, de Jérémie Guez (La Tengo) ;
- Le Grand sacrifice, de Daniel Hervouët (Le Rocher, "Ligne de feu") ;
- L'Homme qui a vu l'homme, de Marin Ledun (Ombres noires) ;
- Yeruldegger, de Ian Manook (Albin Michel) ;
- La Faux soyeuse, d'Éric Maravélias (Gallimard, "Série noire") ;
- Aux animaux la guerre, de Nicolas Mathieu (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- La Madonne de Notre-Dame, d'Alex Ragougneau (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
- La Chute de Mr Fernand, de Louis Sanders (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Dawa, de Julien Suaudeau (Robert Laffont) ;
- L'Hexamètre de Quintilien, d'Élisa Vix (Le Rouergue, "Rouergue noir").
Sélection étrangère 2014 :
- La Marionnette, d'Alex Berg (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- 911, de Shannon Burke (Sonatine) ;
- La Danse de la mouette, de Camilla Läckberg (Actes Sud, "Actes noirs") ;
- Le Dernier message de Sandrine Madison, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- Témoin de la nuit, de Kishwar Desaï (L'Aube, "L'Aube noire") ;
- Des morts bien pires, de Francisco Gonzales Ledesma (Rivages, "Thriller") ;
- Ghostman, de Roger Hobbs (Robert Laffont, "Best-sellers") ;
- Dans la rue j'entends les sirènes, d'Adrian McKinty (Stock, "Cosmopolite noire") ;
- Une disparition inquiétante, de Dror Mishani (Le Seuil, "Seuil policiers") ;
- La Fille du bourreau, d'Oliver Pötzsch (Jacqueline Chambon) ;
- Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil, "Cadre vert") ;
- Empty Mile, de Matthew Stockoe (Gallimard, "Série noire") ;
- Zarbi, de Cathi Unsworth (Rivages, "Thriller") ;
- Né sous les coups, de Martyn Waites (Rivages, "Thriller").
Liens : Pur |La Traque de la musaraigne |Terminus Belz |L'Homme qui a vu l'homme |Yeruldegger |La Faux soyeuse |Aux animaux la guerre |L'Hexamètre de Quintilien |La Danse de la mouette |Témoin de la nuit |Des morts bien pires |Une disparition inquiétante |Une terre d'ombre |Empty Mile |Zarbi |Né sous les coups |911 |La Marionnette |Antoine Chainas |Florent Couao-Zotti |Emmanuel Grand |Jérémie Guez |Daniel Hervouët |Marin Ledun |Ian Manook |Louis Sanders |Élisa Vix |Camilla Läckberg |Thomas H. Cook |Kishwar Desai |Ron Rash |Matthew Stokoe |Cathi Unsworth - 14/03 Édition: Parutions de la semaine - 14 mars
Salaud sans choix
A priori, on rêve plutôt de vivre tranquillement, d'obtenir un petit poste et de partager sa vie avec ceux qu'on aime. Prenez Assan, il a fait des études et est à présent professeur en faculté, à Paris. Pour les gens qui vivent autour de lui, il a une femme et un enfant. La vie pourrait être belle. Mais, c'est à l'inverse, un bouillonnement intérieur car il est le fils d'un "résistant" algérien qui a continué sa carrière de mercenaire après l'indépendance dans différents États arabes. Cet homme mourant et atteint d'Alzheimer est là, dans l'appartement d'Assan, comme un reproche permanent. Quant à la belle femme, c'est la veuve du demi-frère d'Assan, qu'il a épousé par devoir. Le couple vit un mariage blanc depuis des années... Assan a décidé de faire un coup d'éclat pour retrouver sa situation d'homme, d'homme indépendant, d'homme véritable : faire exploser six bombes dans les six gares parisiennes.
Face aux raisons individuelles, il y a les raisons d'État : les Américains qui sont au courant mais qui trouvent intéressant de compliquer la vie de leurs amis français, les différentes instances du gouvernement qui entendent jouer sur les peurs des citoyens, ceux qui profitent de l'occasion pour masquer leurs allégeance aux investisseurs qataris qui sont en train de mettre en coupe réglée le pays. Bien évidemment ces raisons d'État entrent en conflit, servent d'excuses, pour que chacun en profite pour tirer les marrons du feu - une femme politique trop indépendante est mise sur la touche, le Premier ministre et celui de l'Intérieur s'opposent et jouent les gros bras plus pour leurs carrières personnelles que pour la grandeur du pays, des policiers de services différents tentent de se piéger les uns les autres.
Ce premier roman de Julien Suaudeau est construit de manière intelligente, comme une série américaine sur différents protagonistes qui font avancer l'intrigue ou apportent des éclairages. Parfois, certains personnages se croisent, s'opposent (notamment, une rivalité très ancienne entre Assan et un policier, qui enfant, a vu ses parents égorgés par le père d'Assan). La galerie, parfois touffue des personnages secondaires, apporte son lot de touches de vérité : un conseiller du ministre, une jeune femme qui va se brûler les ailes en devenant revendeuse de drogue, un chef mafieux qui tient en main la cité où vit Assan et ses complices mais est fatigué d'être le parrain.
Construction habile, mélange entre actions et réflexions, détails pointus sur la politique, l'influence des milieux musulmans et financiers, éloignés du politiquement correct pour montrer comment, en parallèle, les gens sont dépassés par leurs problèmes personnels, englués dans des difficultés qui les dépassent et dans des politiques menés par des systèmes d'oligarques qui, dans les démocraties, cachent leur soif de pouvoir et d'argent sous des vocables généreux. Du coup, contrairement à des textes plus manichéens, la révolte d'Assan, ce besoin de détruire ou nettoyer la société, de purifier un univers que l'on estime trop injuste, est explicitée de manière compréhensible. Pas mal pour un premier roman !
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman français 2014
Citation
Comme tous le défenseurs de l'ordre républicain, les obsédés de la laïcité, il court après le grand méchant loup sans voir que le vrai danger pour leur sacro-sainte sécurité nationale a le visage rassurant d'un médecin de famille.