Séquence

Rien n'était perdu. Les jours du détective étaient comptés. S'il avait tué deux fois et s'il était indirectement responsable de la mort de ces deux prêteurs sur gage serbes, il pouvait parfaitement liquider ce salaud. Cinq cadavres. Qui trouverait un serial killer mort ?
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jeudi 21 novembre

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Roman - Thriller

Séquence

Ésotérique - Enlèvement - Scientifique MAJ vendredi 03 juillet 2015

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,9 €

Fredrik T. Olsson
Slutet på kedjan - 2014
Traduit du suédois par Carine Bruy
Paris : Fleuve, mai 2015
624 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-265-09832-9
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

Informatique et génétique sont dans le même bateau...

William Sandberg, mathématicien suédois de génie ayant travaillé sur des dossiers ultra-secrets en rapport avec à la Défense nationale, est enlevé ("dix ans trop tard " !?!?!?), au nez et à la barbe du personnel soignant de l'hôpital où il est soigné après une tentative de suicide manquée, par un mystérieux "Organe de coopération" sans existence officielle qui le séquestre ensuite quelque part dans les Alpes ("disons : au Liechtenstein" ; c'est pratique, ces micro-États, on peut y faire tout ce qu'on veut et pas seulement y placer son argent) dans un château en forme de PC mondial truffé d'informatique des cachots jusqu'au sommet du donjon. Il doit y accomplir une mission capitale, bien entendu, l'ennui étant qu'il ne sait pas laquelle et que personne parmi ses geôliers militaires ne veut le lui dire et ne semble même le savoir. Pas faciles à résoudre, les problèmes où il n'y a que des inconnues ! Peu importe, puisqu'il doit "seulement" interpréter des séquences de chiffres en base 4 (totalement inusitée dans le monde) qui débouchent sur un énorme message en écriture cunéiforme sumérienne (très astucieux, comme système de codage). Heureusement pour lui, il a à sa disposition tout son matériel personnel (son appartement ayant été totalement vidé pendant qu'il était enlevé) et une codétenue spécialiste de l'écriture en question mais qui n'en sait pas plus que lui sur ce à quoi rime tout cela. Ajoutons que le château est aussi un immense hôpital (clandestin) dans lequel agonisent des dizaines ou centaines de patients victimes d'un virus (pas informatique, celui-là) inconnu. Les deux détenus finissent par identifier l'acronyme AGTC (les initiales des quatre composantes de l'ADN, croyez-le sur parole, leurs noms sont un peu subtils). Mais ce "message" ne serait-il pas envoyé par des extra-terrestres et ne contiendrait-il pas un virus mortel ? Grave question.
Au bout de 200 pages en "base quatre sumérienne", le recenseur est pris d'un doute. Mais la conscience professionnelle l'emporte, et il se lance dans une seconde partie intitulée "Peste". Il y apprend que le génome humain recèle des informations sur tous les événements historiques passés (bon, d'accord) mais aussi à venir. Autrement dit : le nez de Cléopâtre, la dépêche d'Ems et... l'affaire Bygmalion, tout cela était déjà écrit depuis... Adam et Ève (au bas mot, mais plus si affinités). Pourquoi s'en faire, dans ces conditions ? Cela n'a pourtant pas empêché quelques petits malins (dont nous ne saurons pas les noms) de vouloir réécrire le code ADN de l'humanité. Avec les risques que cela comporte... Nous voilà donc dans un hybride d'Apocalypse now et de Docteur Folamour auquel ne manquent ni l'Arche de Noé, ni Superman, ni les chœurs célestes hollywoodiens lorsqu'apparait – enfin – le mot "Fin". Et nous avons droit, en prime, à la destruction d'un hôpital entier (en bloc et d'un seul coup, mazette), aux tribulations d'un SDF contaminé et au sort d'une enveloppe en papier Kraft dont dépend le destin de l'humanité. Mais qu'on se rassure, ce ne sont là que broutilles dans un océan d'événements tous plus violents et sensationnels les uns que les autres. Hélas, la fortitude humaine a ses limites, elle aussi, et, au seuil d'une troisième partie intitulée "Scénario Zéro" et alors qu'il reste près de la moitié des 613 pages, le recenseur rend les armes – pour ne pas mettre en péril sa santé mentale. De toute façon tout est déjà écrit dans le génome du monde et l'éthique professionnelle interdit de révéler le fin mot d'une histoire aussi passionnante. Alors... Et puis, comme l'humanité est encore vivante – à l'heure où sont écrites ces lignes, du moins – cela prouve que la 7e Cavalerie est arrivée à temps, comme toujours. Dormez tranquilles, bonnes gens.
La recette d'un tel chef-d'œuvre est toujours la même : fractionner chaque chapitre en une multitude de sous-parties se déroulant dans des lieux et temps différents, en gommant le plus possible l'identité des acteurs et concluant par une phrase laissant planer un danger, une menace, une surprise. La formule "ce n'était rien à côté de ce qui allait lui arriver" est recommandée comme particulièrement efficace et peut servir à répétition.
Le lecteur aura compris que ce livre a été écrit PAR (et non : sur) un ordinateur. Le malheur est que celui-ci avait au préalable abusé de produits hallucinogènes. D'un autre côté, ce n'est pas une mauvaise idée de se procurer, pour une vingtaine d'euros, la nomenclature complète des poncifs d'un page-turner (comme dit la quatrième de couverture, qui sait de quoi elle parle, et il est vrai qu'il est bon d'en tourner les pages le plus vite possible). Cela évite de lire – et surtout d'acheter – les autres "méga-thrillers" du même acabit.

Citation

Le problème qu'on lui avait donné à résoudre était plus invraisemblable que tout ce qu'il aurait pu imaginer.

Rédacteur: Le Huron svécomane jeudi 25 juin 2015
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