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Pétage de plombs
Didier Fossey, l'auteur de ce Burn-out, a longtemps fait partie de la Police Nationale, et il profite à présent d'une retraite amplement méritée qu'il met à profit pour écrire. Son expérience professionnelle a le mérite de lui permettre de présenter des personnages qu'il a côtoyés, peut-être d'évoquer des cas concrets qu'il a vécus. C'est le côté sombre de la police, non pas de manière glauque avec des cas de corruption, de déviations, mais la solitude affective et humaine de gens qui se dévouent pour leur métier et qui ne sont pas forcément payés de retour. Nous allons donc suivre quelques policiers qui sont officiellement chargés de s'occuper d'une bande qui pille les cimetières des œuvres d'art qui s'y trouvent. Lors d'une planque, l'un des policiers est tué par les voleurs qu'il a surpris. Alors, l'un de ses collègues s'en veut et va mener une enquête en parallèle, seul, sur son congé, pour découvrir les coupables et peut-être s'en occuper. En parallèle, nous suivrons la descente dans les abîmes infernaux et psychologiques d'un policier qui vient d'être viré par sa femme. Il la suit pour découvrir qu'elle a un amant qu'il va à son tour suivre ce qui l'entrainera dans d'autres aventures...
Ce qui est intéressant, c'est que l'expérience de l'auteur nous sert car l'histoire avance cahin-caha avec des accélérations et des rebondissements, dans un désordre apparent qui est justement la marque de la réalité. Raconté de manière omnisciente - l'auteur suit à la fois les policiers et les truands -, Burn out montre comment une enquête cafouille, louvoie, cherche des pistes. Les retards, les difficultés, les problèmes personnels qui interfèrent, les hasards qui permettent de retrouver le bon chemin, sont autant d'éléments qui doivent se trouver dans la vraie vie. Le lecteur est un peu plus circonspect sur les hasards objectifs, comme diraient les surréalistes, qui permettent aux différentes intrigues de se rattacher : l'amant se trouve lié aux gangsters pilleurs de cimetière et alors que les bandits n'hésitent à nettoyer par le vide les éléments perturbateurs, dans d'autres cas, ils laissent mourir à petit feu dans une carrière-catacombe ceux qui doivent survivre pour le bénéfice de l'auteur ! C'est sans doute parce que Didier Fossey est encore marqué par son vécu de policier, et qu'il cherche à faire passer la notion de burn-out, de "pétage de plomb", de "choses vues" plutôt que de s'arrêter sur le sujet rarement traité des pillages culturels en général, et celui des cimetières en particulier. Mais il a l'avantage de faire passer les informations avec vigueur et rapidité.
Citation
Aujourd'hui, plus rien d'autre ne comptait que la vengeance qui prenait toute la place et lui bouffait les neurones.