Les Derniers jours du Condor

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Roman - Espionnage

Les Derniers jours du Condor

Politique - Psychologique - Complot MAJ mercredi 30 septembre 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

James Thomas Grady
Last Days Of the Condor - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Hubert Tézenas
Paris : Rivages, septembre 2015
378 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-3333-2
Coll. "Thriller"

Souriez, vous êtes surveillé

Ce n'est pas parce que l'on est paranoïaque que le monde entier ne nous en veut pas. C'est en se basant sur cet adage que l'agent spécial nommé le Condor a réussi à survivre sur plusieurs décennies. Aujourd'hui, diminué, il a tellement de secrets d'État dans sa tête qu'il est constamment sous médicaments, qu'il est surveillé par une équipe dont le but est de vérifier qu'il ne fait pas de vagues, et surtout qu'il ne prévoit pas de trahir. Un soir, en sortant du travail, le Condor se rend compte qu'il est suivi par une mystérieuse voiture blanche. Arrivé chez lui, il reçoit la visite de ses deux agents traitants qui deviennent inquiets car ce ne sont pas eux qui ont lancé cette filature supplémentaire. Tout se complique lorsque, en allant l'interroger, le conducteur de la voiture s'enfuit. Quelqu'un essayerait-il de kidnapper le Condor ? Quelques heures plus tard, alors qu'il croit que la situation est redevenue normal, en rentrant chez lui le Condor a la désagréable surprise de découvrir l'un des agents traitants chargés de le surveiller torturé dans son salon. Il prend alors la fuite...
Ultime volet d'une trilogie qui reprend le même personnage, mais qui peut également se lire de manière indépendante, Les Derniers jours du Condor accentue encore plus, si cela était possible, l'atmosphère étouffante du monde contemporain, de sa surveillance généralisée, des complots cachés à l'intérieur des complots. Le style de James Grady, qui s'ingénue à développer des détails sur les mesures d'espionnage et de contre-espionnage, à décrire de manière entomologique les mille et une précautions que prennent chacun des agents pour assurer leur sécurité, et les solutions de repli, va jusqu'à annoncer une masse d'éléments qui ne serviront pas, mais qui auraient pu servir. Face à une machine de plus en plus folle (et ce troisième volet décrit dans ses dernières pages cette démesure des temps modernes, lorsque les développements technologiques démultiplient la puissance potentielle des volontés humaines), le roman raconte comment, malgré les difficultés, un homme peut s'opposer au système hyper-sécuritaire qui s'est mis en place depuis le 11-Septembre. Mais James Grady sait raconter une histoire et faire vivre en quelques lignes des personnages secondaires (ici, la femme du binôme policier de surveillance ou son amant, une bibliothécaire, un chef de bureau des services secrets) et est tout à fait à l'aise pour décrire une scène d'actions mouvementées de manière crédible (une attaque dans le métro, un tueur à bicyclette).
Lorsque Les Six jours du Condor parut, il fut loué et adapté au cinéma par Sydney Pollack avec Robert Redford et Faye Dunaway. Ce nouveau roman mérite autant de louange même si le doute, la suspicion et la réticence que l'auteur manifeste auprès des surveillances omnipotentes actuelles, le fait que l'administration détruise ses employés avec des médicaments pour qu'ils ne révèlent pas les secrets dont ils sont dépositaires, lui donneraient une odeur de soufre auprès des décideurs cinématographiques.

Citation

Bien sur, l'envoi d'une équipe de surveillance ne signifiait pas forcément qu'on voulait l'assassiner, ni juste le surveiller : ces inconnus qui marchaient autour de lui, à l'abri de leur parapluie sur un trottoir de Capitol Hill, pouvait aussi être un commando de ravisseurs par lequel il s'était laissé encercler.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 16 août 2015
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