Justicier (silences bas-alpins)

Vêtu d'un paletot troué, le cheveu hérissé, Handala est un petit garçon misérable et déterminé qui tourne le dos au monde [...] Devenu un symbole de la lutte palestinienne, il ne se retournera que lorsque le mur sera détruit.
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Roman - Policier

Justicier (silences bas-alpins)

Fantastique - Ethnologique - Vengeance MAJ mardi 01 septembre 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 11,9 €

Manon Torielli-Sarmejane
Gudensberg-Gleichen : Wartberg, mai 2015
286 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-3-8313-2832-1
Coll. "Zones noires"

Actualités

  • 02/07 Librairie: Tournée estivale pour Manon Torielli
    En l'espace de dix jours, la romancière Manon Torielli, qui vient de faire paraître aux éditions du Wartberg Justicier : silences bas-alpins, fait escale dans trois librairies pour des rencontres assorties de dédicaces. Et comme ces rencontres sont placées sous un triple signe, elle entame sa tournée en compagnie de Bernard Vitiello et Patrick-René Sarméjane au Bleuet, l'imposante librairie par son catalogue de Banon dans les Alpes-de-Haute-Provence comme nous l'indiquons dans une autre dépêche. Après cette date (11 juillet), elle fait escale à la Librairie parisienne (58, rue Charles Gounod - 83700 Saint-Raphaël) le 17 juillet entre 15 heures et 18 heures puis à la Librairie Les Pléiades (Grande - 04370 Colmars-les-Alpes) le 21 juillet de 9 heures à 13 heures. Il sera question lors de ces trois haltes de son roman Justicier, un ouvrage dont l'action se déroule en Haute-Provence, dans un petit village qui voit les meurtres les plus étranges se multiplier. Un petit village qui voit également débarquer un commissaire de Marseille qui croisera sur sa route un étrange justicier. Gageons que la romancière sera moins taiseuse que ses personnages, et qu'elle acceptera de déflorer certains pans de son intrigue...
    Liens : Manon Torielli-Sarmejane |Bernard Vitiello

  • 02/07 Librairie: Bleuet noir à Banon (04)
  • 08/05 Édition: Parutions de la semaine - 8 mai

Entre ombres et obscurité

Il est des romans noirs tendus vers leur fin, obnubilés par l'action et les coups d'éclat des forces qui s'opposent. Et puis, il est une tradition, plus lente, plus méditative et plus poétique, où le policier se promène, ausculte les cœurs et les reins, baguenaude entre les crimes pour cerner au plus près la vérité. Avec ce Justicier, de Manon Torielli, nous sommes nettement dans le deuxième cas de figure. Le commissaire Tiffauge est un homme nonchalant, qui observe, qui cite Cyrano de Bergerac. Et lorsqu'il se rend sur les lieux d'un crime, il voit et échange avec les morts qui hantent la maison. Il pense aux gens qu'il aime et à la nourriture. Il se promène dans les paysages de l'arrière-pays provençal en savourant, malgré sa carrure un peu pesante, les joies de la marche. Autour de lui, des personnages, dessinés avec soin, complètent un échantillon d'humanité - des gens intelligents et ouverts sur le monde, des sauvages, des êtres mus par leur volonté de vengeance, plus ou moins mesquines... En ce qui concerne l'intrigue, elle est simple et correspond à ce qui est annoncé dans le titre. Différents protagonistes sont retrouvés morts, des jours différents, dans une maison abandonnée d'un petit village. Tous sont en lien avec un vieil homme qui refuse justement de vendre cette maison et des terres environnantes. Qui veut se venger de qui ? Et surtout, pourquoi notre policier a-t-il l'impression de voir dans la maison une petite fille qui n'a aucune raison d'y être ? Le justicier est peut-être quelqu'un qui vient du fond des temps, d'un passé que beaucoup ont cherché à enfouir.
En contrepoint, comme pour rappeler ce passé qui ne passe pas, un mystérieux personnage qui se surnomme Austremoine envoie des lettres enflammées et exaltées à l'épouse d'un notaire sans doute lié à ces crimes. Mais pourquoi ? Ces missives écrites dans un style classique, si classique qu'il renvoie presque aux romans gothiques du XIXe siècle (et d'ailleurs les moines et leurs états d'âme y jouèrent un rôle important) par l'ambiance et le style. C'est cet aspect hors du temps, correspondant bien aux méandres de l'esprit du policier, qui donne à ce roman toute sa saveur. Plus que l'histoire qui utilise des ressorts classiques, c'est l'intrusion du fantastique, les petites touches qui donnent une patine, une atmosphère inattendue.
En pensant Provence, on imagine facilement le soleil, le grands rires sous les arbres, les mas habités par des touristes et des Parisiens en goguette, et les parties de pétanque entre deux policiers qui goûtent les plats locaux, sans songer que l'arrière-pays provençal, ces pré-Alpes sont aussi une rencontre avec la montagne, avec un peu plus de froideur, de silence, de campagne taiseuse, de maisons croulantes, de ce pays ancestral qui, lentement, disparaît. c'est cette nostalgie, cette poésie du quotidien agonisant, que parcourt aussi le commissaire Tiffauge, un commissaire qui va jusqu'à donner adopter au final un chat abandonné et lui donner comme nom celui de l'assassin, car après tout, c'est aussi là une preuve d'humanité.

Citation

Regret ?Tristesse ? Défaite ? Vaines illusions ? En cet instant, c'étaient les paroles qui étaient insignifiantes et vides. À quoi cela aurait-il servi de dire qu'il était trop tard ?

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 31 août 2015
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