La Troisième porte

L'homme, toujours accroupi, mit sa première trouvaille dans la poche de sa veste et le paquet à l'intérieur de son imperméable. Il se redressa alors pour glisser le revolver dans sa ceinture. Enfin, ayant remis de l'ordre dans ses vêtements, il repartit par le chemin d'où il était venu.
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jeudi 21 novembre

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Roman - Thriller

La Troisième porte

Fantastique - Ésotérique MAJ samedi 05 septembre 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7,8 €

Lincoln Child
The Third Door - 2012
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thomas Bauduret
Paris : J'ai lu, juillet 2014
376 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-290-07863-1
Coll. "Thriller", 10720

Énigmologue, je vous prie...

ÇA DEVAIT ARRIVER ! ÇA DEVAIT ARRIVER ! Quoi, me direz-vous ? Eh bien, le moment où il faudrait s'affranchir de cette stricte objectivité journalistique au service du livre tagada-pouet-pouet (et au passage ce pluriel de majesté qui doit commencer à vous escagasser les neurones sévère) : c'en est fait, votre humble serviteur va chroniquer un livre traduit par bibi, mézigue, le gars moi-même, ah que coucou. Je n'étais guère chaud, toujours au nom de l'objectivité journalistique tagada-pouet-pouet précitée, mais Julien, notre maître à tous (Hmmm... Ma biche !) a insisté. Et il est très convaincant, Julien, et a des arguments frappants : me priver de thé et de café, me faire chroniquer l'intégrale de James Patterson (y compris les trois qui seront sortis le temps que vous finissiez de lire cette chronique), et je passe sur les invocations à minuit sur la tombe de Léo Malet pour lui arracher ses derniers secrets... Mais baste. Lorsque l'on m'a proposé de traduire ce roman, imaginez la danse du scalp qu'effectua votre serviteur, fan du duo Preston-Child... Et un roman où on cite William Hope Hodgson ne peut être mauvais.
On y retrouve pour la troisième fois le détective de l'impossible — où énigmologue, comme il se définit — Jeremy Logan, personnage secondaire des deux précédents romans de l'auteur bombardé principal protagoniste, cette fois envoyé en Égypte. Là où Narmer, l'un des premiers pharaons, décida de bâtir son tombeau en bordure du Sudd, un marais putride constituant un des environnements les plus hostiles à l'homme qui se puisse concevoir. L'expansion naturelle du Sudd finirait par recouvrir la tombe, la protégeant des pillards. C'est compter sans la technique moderne et l'acharnement de Porter Stone, un explorateur et archéologue réputé... Mais là où Logan intervient, c'est que d'étranges phénomènes harassent l'incroyable architecture édifiée au beau milieu de nulle part devant leur ouvrir les trois portes du tombeau de Narmer... Et si cette fois, la malédiction des pharaons était bien vraie ? Ou bien est-ce plus prosaïquement l'œuvre d'un vulgaire saboteur ? Et si la vérité était plus incroyable encore ?
On retrouve le côté savanturier cher au duo précité dans ce récit qui évoque tant Henry Rider Haggard (Les Mines du roi Salomon !) que Clark Ashton Smith, reposant sur un mystère constant. Le fantastique s'y mêle à la haute technologie pour former un mélange détonant... Presque trop. Car là où les tâcherons habituels développent une idée de nouvelle sur cinq cents pages, paradoxalement, ce roman fait presque trop court tant la conclusion semble précipitée, n'échappant pas à la tentation de la grosse scène hollywoodienne là où on savourait la façon dont l'ambiance se mettait en place par petites touches. On aurait de plus aimé passer plus de temps dans l'incroyable environnement du Sudd (qui n'est pas une invention de l'auteur). Simple scorie sur un roman qui reste jubilatoire — même si on garde l'impression que dans le duo Lincoln/Child, la somme des parties vaut mieux que chacune indépendamment. Un quatrième roman consacré à Jeremy Logan est sorti aux États-Unis, il ne devrait donc pas tarder...

Citation

Imagine : une région s'étalant sur des milliers de kilomètres carrés, et moins un marais qu'un labyrinthe impénétrable de roseaux et de troncs détrempés. Et de la boue. De la boue partout, plus traître encore que des sables mouvants.

Rédacteur: Thomas Bauduret vendredi 04 septembre 2015
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