Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Perrine Chambon
Paris : Ombres Noires, juin 2015
126 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-08-134793-9
Mourir avant la fin du livre
En France, les écrivains qui ont une bonne idée mais pas forcément de quoi tenir sur la longueur, doivent trouver des solutions. Bien sûr, il existe la nouvelle, mais ce n'est pas forcément un marché porteur et vendeur dans notre pays, et les éditeurs sont souvent frileux devant ce type de format. Quant au roman il faut inventer de quoi prolonger l'histoire pour en faire un sujet acceptable. Les auteurs américains ont cet avantage (mais peut-être qu'avec la récente raréfaction de l'écrit, cela est condamné), de disposer d'un autre choix : la novella, un format intermédiaire entre le récit long et le texte court. Il y a quelques années, dans le domaine de la science-fiction, les éditions Denoël avaient tenté d'acclimater ce format en regroupant deux textes sous une même bannière commune, mais la sauce n'avait pas pris. La collection "Rivages-Noir" s'immisce quelques fois avec l'ouvrage gratuit qu'elle propose parfois aux acheteurs de plusieurs de ses romans. C'est donc tout à l'honneur des éditions Ombres Noires de tenter à nouveau d'offrir aux lecteurs français ce type de texte, un récit dense mais centré sur uen intrigue unique. Le côté érudit se concrétise également par une thématique pour l'instant commune aux ouvrages parus : les livres, la littérature et par l'ajout en fin de volume d'un petite entretien avec l'auteur.
Dans Châtié par le feu, l'histoire tourne autour de deux agents spéciaux chargés d'une mission particulière. Des indices laissent penser que Carillo, un homme d'affaires important, est aussi l'un des barons de la drogue et qu'il va planifier un attentat. Il convient de le liquider avant qu'il ne donne l'ordre. Mais c'est un homme extrêmement protégé, calfeutré dans sa villa. Seul moyen sans doute d'accéder à lui sa passion pour les livres, et plus particulièrement les éditions originales. Mais n'est-il pas une fausse cible, une erreur des commanditaires de son assassinat ?
Ponctué de rebondissements intelligents et qui s'intègrent parfaitement dans l'intrigue, le tout dans une suite de coups de billard à plusieurs bandes, le récit laisse planer le doute jusqu'à la fin : Carillo est-il un parrain mafieux ou un homme intègre, soucieux de ses livres ? Le style, ironique, renforce parfaitement l'impression de légèreté qui se dégage de ce récit.
Citation
Evans sirotait un Coca en bouteille dont il avait soigneusement essuyé le goulot avec une lingette désinfectante [...] Il regretta de ne pas avoir acheté une mignonnette de Jack Daniels en guise de désinfectant.