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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Isabelle Maillet
Paris : Presses de la Cité, septembre 2015
380 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-258-11046-5
Ghost Story
Angus et Sarah Moorcroft profitent d'un héritage pour aller s'installer sur l'île isolée d'Eilean Torran avec leur fille Lydia. Sauf qu'ils sont encore marqués par la mort accidentelle de Kristie, sœur jumelle de Lydia. Vu le comportement erratique de celle-ci, qui prétend être visitée par Kristie, Sarah se demande laquelle des deux jumelles est réellement morte. Alors que les égarements de Lydia, qui accuse Kristie, font d'elle une paria, Sarah commence à se poser des questions sur ce qui s'est vraiment passé ce jour terrible qui a vu disparaître l'une de leurs enfants.
Le Doute, est un suspense domestique qui commence plutôt bien, avec une écriture atmosphérique largement supérieure à la moyenne de celle que l'on rencontre au détour de l'incontournable thriller industriel, et avec un relatif travail sur la psychologie des personnages. Malheureusement, le roman s'enlise vite dans le convenu : les péripéties finissent par devenir répétitives (Lydia se rend quelque part, commet une faute que parfois, on ne daigne pas nous exposer, et recommence quelques pages plus loin) et les phénomènes de hantise rappellent les centaines d'histoires de fantômes qui encombrent les rayons de nos étagères, présageant d'un aspect fantastique qui au final ne mène nulle part. Les révélations nécessaires s'enchaînent de façon mécanique, plus dictées par les nécessités du scénario qu'une quelconque logique (la disparition du toutou, généralement promis à un sort funeste dans tout suspense qui se respecte), même si l'atmosphère de paranoïa du couple est bien rendue. Dans ce genre de roman, on se doute que de toute façon, le mari ou le père sont forcément responsables de tout et du reste pendant que la mère est forcément douce, pure et virginale, mais S.-K Tremayne (un célèbre auteur britannique qui écrit sous pseudonyme, nous dit-on) surprend néanmoins en tordant ce cliché — sans déflorer — d'une façon inattendue jusqu'au final en forme d'éternelle leçon de morale ("L'adultère, c'est pas bien"), mais laissant tout de même bien des points d'interrogation. Le roman n'est pas mauvais, mais une fois de plus, la nécessité de remplir de la page le délaye et le dessert. Le Doute aurait gagné à plus de concision et justifié la nécessaire suspension d'incrédulité...
Citation
Nous étions heureux — bien plus que tous nos amis, me semblait-il. Et aujourd'hui, je me surprends à envier le couple que nous formions alors. Je suis la voisine jalouse de celle que j'étais. Jalouse de ces fichus Moorcroft, de leur vie parfaite, avec leurs jolies jumelles et leur beau chien.