Contenu
Sherlock Holmes Society. 2, Noires sont leurs âmes
Grand format
Inédit
Tout public
Jean Bastide (coloriste)
Ronan Toulhoat (illustrateur de couverture)
Toulon : Soleil, août 2015
54 p. ; illustrations en couleur ; 33 x 23 cm
ISBN 978-2-302-04741-9
Coll. "1800"
Ombre et lumière
Après L'Affaire Keelodge parue en mai dernier, voici donc le deuxième volet de cette tétralogie fort bien troussée et qui se base sur l'un des canons de l'holmésologie, à savoir la confrontation du détective privé lancé par Arthur Conan Doyle avec d'autres personnages réels ou fictifs ayant vécu à l'époque victorienne. Sherlock Holmes enquête sur le drame du village de Keelodge. Trois cents villageois transformés en zombie sans que l'on ne sache trop pourquoi. Sauf que dans cette intrigue, les cellules grises de l'habitant du 221B Baker Street le conduisent à aller chercher du côté de la pharmacopée. Un virus ou un poison ? Le détective n'en a cure et ses pas finissent par le conduire à l'appartement d'un certain Mr. Hyde, pourchassé par la police depuis la disparition du Dr. Jekyll. Holmes, qui a découvert l'identité de Jack l'Éventreur (et l'a malencontreusement tué), s'allie avec cet homme, part d'ombre d'une personnalité double schizophrène. Ensemble, ils découvriront un étrange institut dans lequel d'étranges cobayes sont à l'abri de cellules. Ils découvriront aussi et surtout que l'ordre des médecins n'est pas qu'un ramassis d'individus qui n'ont pas fait que serment d'Hippocrate...
Le scénario de Sylvain Cordurié est très habilement construit. Son Sherlock Holmes possède une jolie part d'ombre et semble penser qu'à situation dramatique, tous les moyens sont bons. Il combat physiquement le Mal et s'adjoint les services d'alliés de circonstance après les avoir là aussi physiquement matés. Il pratique la torture mentale. N'hésite pas à faire croire qu'il tuera pour obtenir des aveux. Son intelligence est toujours là. Sa complicité avec Watson est présente mais de manière plutôt discontinue car le praticien abhorre toute sorte de violence. Lui, d'ailleurs, traine un spleen depuis la mort de sa femme. Spleen tout mesuré quand il s'agit de revenir sur le ring de l'action. Mycroft, frère de Sherlock, tente de lui faire entendre raison, mais là aussi la rivalité est au moins aussi forte que celle que le détective entretient avec les forces du Mal. Pour cet épisode, le dessinateur est le Barcelonais Eduard Torrents. Celui-ci est très habile pour détailler la capitale anglaise, son architecture et ses technologies. Il réussit fort bien également à dépeindre les scènes d'action sanglantes (et elles sont nombreuses de l'invasion de zombies à l'irruption finale d'assassins masqués et jouissivement machiavéliques). Son personnage de Hyde est répugnant à souhait, et reflète parfaitement l'étrange dualité qui en émane. Le résultat est à la fois victorien et esthétique. Qu'en sera-t-il de In nomine dei, troisième volume dessiné par Alessandro Nespolino ? Réponse en octobre...
Citation
J'ai renoncé à tes compétences parce que tu développes un complexe de suériorité si grand que tu es incapable de donner du crédit aux appareils d'État comme aux autorités !