Contenu
Poche
Réédition
Tout public
218 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-039960-4
Coll. "Policier", 558
L'Odyssée d'Omer
Ils viennent d'Ostende par la mer. Ils ont eu le temps d'emmener avec eux leur famille, leurs meubles, leurs piles de draps soigneusement repassés et pliés. Ils sont guidés par Omer, patriarche en puissance, véritable capitaine d'infanterie des temps anciens au seul mot d'ordre "Serrez les rangs" tandis que les rangs, justement, ne cessent de s'éclaircir sous le déluge ennemi. Mais, souvent, même un capitaine d'infanterie a une idée derrière la tête. Un but.
Ce roman écrit en 1947 juste après la Seconde Guerre mondiale nous propose de nous arrêter un temps sur un des nombreux dommages collatéraux du conflit : l'exil maritime d'une communauté à qui l'État français en pleine débandade réquisitionne ses bateaux au nom de l'état de guerre avant de la parquer en un endroit de France où leur flamand et leur amour propre les transforment irrémédiablement en paria. Alors que les relation à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de la communauté se délitent, Omer traite avec l'administration française puis allemande. Gagne le droit d'aller pêcher au large avec ses hommes, ses marins, de ramener du poisson pour toute la ville. Mais les mines au large réduisent le nombre d'embarcations, et Omer en sus du poisson ramène pleurs, cris, douleurs. Qu'est-ce qui le pousse à continuer ? C'est bien ce que tout le monde voudrait savoir. Et en premier lieu sa femme qui lui découvre des rides. Qui observe des rituels qu'elle croyait immuables s'effacer.
Le Clan des Ostendais est un véritable hommage à l'héroïsme. À tel point qu'il ressemble étrangement aux œuvres de propagande. Il n'en demeure pas moins un récit poignant dans lequel Simenon dépeint avec précision des hommes, des femmes, des tensions, des actes (in)sensés ordinaires, comme très peu d'écrivains savent le faire.
Citation
Le maire était malade. Il se mourait. La guerre n'empêche pas d'être malades, ni de mourir de maladie.