Une histoire française du crime : 1300 ans de faits divers

L'idée est la suivante, se faire de la tune sans pour autant être un charlatan. Ni un psy, ni un conseiller conjugal, il met son expérience et son bon sens au service, certes payant, de personnes brisées par une séparation. Sa limite, si le problème envahit le patient et prend le pas sur son mental, il décline et conseille d'aller consulter un médecin.
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Essai - Policier

Une histoire française du crime : 1300 ans de faits divers

Historique - Faits divers MAJ mardi 29 septembre 2015

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16 €

Jérôme Blanchart
Paris : Lemieux, septembre 2015
224 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-37344-031-7

Allô ? Passez-moi Barbe-Bleue !

Le moins que l'on puisse dire c'est que l'auteur joue à fond la vulgarisation. Sans doute est-ce parce que Jérôme Blanchart est rédacteur en chef adjoint de Science & Vie Junior, et qu'il a soin d'établir des comparaisons actuelles de façon à bien faire comprendre une ambiance ou un élément historique ? La pédagogie de collège n'enseigne-t-elle pas qu'il faut toujours rapprocher les événements historiques du vécu des élèves ? Rude tâche, surtout quand le vécu est aussi court et la culture aussi limitée. Jérôme Blanchart semble donc assumer ses rapprochements sidérants. Le premier chapitre, en l'an 579, intitulé "À Saint-Denis, une guerre des gangs ravage la basilique" (déjà une petite provocation sympa), s'ouvre sur un nom surprenant : "Sergio Leone aurait adoré l'époque mérovingienne, dont Clovis est le fondateur et Charles Martel, le fossoyeur." Il continue : "comme dans le Far West, l'emprise de l'État est alors toute relative" et, poursuivant encore sa pédagogie sur les Francs, il les compare à des "Clint Eastwood à cheveux longs". Suivront "Les Tempestaires qui sont un peu le CO2 du IXe siècle", un "agent under cover" passant à l'action en 883 pour voler des reliques, etc.
Parfois nous avons droit à des jeux de mots. Quand on découvre que Marie Lafarge a volé dans une maison dont elle était gouvernante avant d'empoisonner son mari en 1840, l'auteur pouffe : "Qui vole un œuf tue un beauf." Avant, il avait noté à propos de cette retentissante affaire : "Les journaux en livrent des comptes rendus quotidiens, qu'ils reçoivent - BFM TV n'a pas encore débarqué avec ses camionnettes à antennes satellites – par voie extraordinaire ou par correspondance particulière." Ces rapprochements osés vont de pair avec un style fleuri, truffé d'expressions modernes, populaires, argotiques... Cet ouvrage est donc avant tout un florilège de démagogie éducative. Voilà un beau schisme entre le contenant (couverture austère, titre assez ronflant, intentions de ce nouvel éditeur axé sur la sociologie et l'histoire des idées) et le contenu.
Si l'on met de côté ces énormes réserves, ces quarante-cinq histoires qui s'échelonnent entre l'an 579 et 1890 permettent de faire un tour d'horizon original du fait divers historique. L'auteur ajoute même une bibliographie subjective. On retrouvera de grandes affaires du XIXe siècle qui permirent, parallèlement aux évolutions techniques qu'aborde l'auteur, la démocratisation de la presse populaire (Lafarge, Fualdès, la malle sanglante, Troppmann). Outre Abélard, les incestueux frère et sœur de Ravalet, Gilles de Rais et Cartouche pour les siècles précédents, le mérite principal de Jérôme Blanchart est de sortir de son chapeau des anecdotes incroyables comme le procès et l'exécution d'une truie mangeuse d'enfant, le mouvement des tempestaires, le complot des lépreux, le "Jugement de Dieu" du duel de deux chevaliers, la triple exécution de faux-monnayeurs, le piqueur de fesses féminines, les derniers sodomites exécutés en 1750, et l'exécution ratée d'une jeune infanticide en 1625, où la femme du bourreau monte sur l'échafaud pour lui prêter main forte, avant d'être lynchée par la foule pour incompétence.

Citation

Ce 29 décembre 1386, il y a foule autour des deux chevaliers. Pourtant, le silence est complet. Il est interdit de tousser et s'ils en avaient possédé, les spectateurs auraient tous éteint leurs portables.

Rédacteur: Michel Amelin mardi 29 septembre 2015
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