Un jeu mortel

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jeudi 21 novembre

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Roman - Noir

Un jeu mortel

Vengeance - Gang - Urbain MAJ lundi 12 octobre 2015

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Martina Cole
Maura's Game - 2002
Traduit de l'anglais par Stéphane Carn
Paris : Fayard, mai 2015
550 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-213-66289-3
Coll. "Noir"

Very British gangsters

En apparence, Maura Ryan, matriarche d'un clan de gangsters londonais, s'est retirée des affaires après son mariage avec Terry — un policier qui pis est. Sauf qu'un jour, la voiture de Maura explose avec à son bord le désormais regretté Terry. C'était manifestement elle qui était visée. La voilà donc de retour aux affaires, qu'elle suivait toujours en sous-main, à s'occuper de sa famiglia menée par Benny le psychopathe. Pendant ce temps, quelqu'un massacre joyeusement plusieurs membres de ladite famille. Est-ce Vic Joliff le fou, envoyé en prison suite aux magouilles des Ryan et censé y être mort ou bien quelqu'un d'autre lorgnant leur empire ? Lorsqu'il y a des milliards en jeu, la trahison se paie cash...
Depuis les années 1950, le récit de gangsters suit une voix bien balisée, même si des Mario Puzo (auteur du Parrain dont est tiré certain film un rien connu, on a trop tendance à l'oublier) ont trouvé des variantes originales - le Guy Ritchie des débuts se chargeant d'y rajouter un ton British à travers ses intrigues complexes solidement teintées d'humour. D'où ce texte, deuxième volet d'une série qui évoquerait plutôt les inévitables séries télévisées, horizon aujourd'hui indépassable du génie humain (variante du "Si c'est pas passé à la télé, ça n'existe pas !") s'il n'était d'une dureté à émuler Mickey Spillane ! Effet renforcé par l'usage ponctuel d'un argot désuet qui détone un peu. Beaucoup (trop ?) de personnages s'enchevêtrent dans ce récit touffu abreuvé au thé et à la coke, mais ils relèvent surtout de deux archétypes : les hommes, tous des brutes psychopathes au cœur sec, et les femmes, toutes des pétasses uniquement attirées par tout ce qui brille à l'exception des mater familias inflexibles. Du coup, si l'on peut difficilement accuser Martina Cole, l'auteur, de complaisance envers cette "famille de tarés" (comme il est dit plusieurs fois dans le roman), on n'a pas forcément envie de passer plus de cinq cents pages bien tassées dans leur univers fait de pubs, de strass, de sang et de grosses bagnoles, ou meurtres, tortures et trahisons s'enfilent comme des perles, au risque de créer un effet de répétition. Inutile de dire que dans ce monde où tout le monde se poignarde dans le dos, le vrai coupable (encore qu'il y en a plusieurs en réalité) se devine vite... L'auteur ne manque pas de talent et certaines touches font juste, mais le tout sent le déjà-lu et déjà-vu. Ceux qui considèrent Tony Montana comme un héros positif, un vrai mec prêt à tout au nom du dieu fric, peuvent y jeter un œil, les autres y réfléchiront à deux fois...

Citation

Les Ryan prêtaient aussi bien à des clients normaux qui avaient du mal à boucler leurs fins de mois, qu'à des professionnels du crime, en échange d'un pourcentage substantiel de leur butin. À cette dernière catégorie de clients, ils fournissaient du matériel et des services qui ne se trouvaient pas chez le premier banquier venu : véhicules à hautes performances pour se replier en cas d'urgence, armes de toutes provenances, planques, faux papiers.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 12 octobre 2015
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