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Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Cécile Deniard
Paris : Albin Michel, septembre 2009
418 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-226-19245-5
Coll. "Spécial suspense"
Actualités
- 07/03 Prix littéraire: Prix des lecteurs du Livre de Poche
- 01/02 Prix littéraire: Sélection de février pour le Prix des lecteurs du Livre de Poche
Ce mois-ci, les lecteurs devront départager ces deux romans policiers :
- Bonne nuit, mon amour d'Inger Frimansson
- Sauver sa peau, de Lisa Gardner
Histoire de tempérer un peu cette bien peu francophone sélection - et surtout de rendre hommage au talent de Jean-Claude Lalumière, chroniqueur ET auteur - signalons que son roman Le Front russe figure parmi les quatre proposés aux suffrages dans la catégorie "littérature".
Même si pas noir ni polar, il mérite un détour k-libré - croyez-en sur parole notre collaborateur Gilles Marchand qui écrit ici tout le bien qu'il pense de l'ouvrage...
Liens : Bonne nuit, mon amour |Lisa Gardner
L'élève et son maître
Elle s'appelle Annabelle Granger. Enfin, elle le pense. Son père ne veut pas qu'elle le dise à ses amies. Il préfère qu'elle utilise un prénom d'emprunt. De toute façon, elle n'a pas vraiment d'amies. La petite famille décompose souvent le petit noyau qu'elle se crée. Son père lui apprend à se défendre. Lui, vit de petits boulots après avoir été un brillant professeur. Son enfance à elle se résume à un seul mot : fuite.
Trente ans plus tard, sur le terrain d'un ancien asile psychiatrique, un abri est découvert. Dans six sacs poubelle, six cadavres de jeunes filles. Strictement rien pour savoir qui elles étaient. Une cependant a un médaillon autour du cou. Y est inscrit son nom : "Annabelle Granger". La véritable Annabelle prend son courage à deux mains, son chien de l'autre et se présente à la police pour s'expliquer. Pour dire qu'elle est vivante, que la morte n'est pas Annabelle mais une autre inconnue pas si inconnue que ça à la réflexion. Car ce médaillon, Annabelle l'avait donné à la seule amie qu'elle avait croisé durant son exode permanent. Est-ce que le tueur se serait trompé de victime ? Il semblerait que oui car alors pour Annabelle le cauchemar recommence.
Lisa Gardner a tout d'abord écrit des romans sentimentaux avant que de se mettre au thriller. Avec Sauver sa peau, elle mélange les deux, ajoute à une intrigue des fois un peu bancale, du sentiment à gauche, à droite. Des personnages écorchés, policiers, victimes, solitaires même s'ils ont un conjoint. Quand on est flic, semble dire Lisa Gardner, on n'a pas de vie privée. Mais chacun essaie inlassablement. Et puis dans un monde où la rigueur prime, il y a toujours un marshall pour tomber amoureux des victimes qu'il croise. La rigueur, justement, le départ se base sur un rapprochement peu évident entre deux scènes de crime. Les flics s'engouffrent dans cette brèche, cette idée. Ils ont de la chance. Avec un psychopathe au milieu un peu banal - il y a des films, le tueur allez savoir pourquoi c'est toujours le livreur de pizzas - qui en croise un autre. Plutôt alambiqué. Avouons-le, c'est surtout dans la narration et l'exploration des drames familiaux que se révèle le talent de Lisa Gardner. Héritière des plus grandes qui privilégient le rythme. Celui qui fait qu'on a le palpitant qui s'affole quand on sonne à la porte. Ah oui, il faut aussi toujours se méfier et ne pas ouvrir aux inconnus...
On en parle : La Tête en noir n°140
Nominations :
Grand Prix des Lectrices de "Elle" Policier 2010
Prix Polar international 2010
Citation
- Est-ce que ça t'arrive de dormir ? demanda-t-il.
- Tu te prends pour ma mère, connard ?
- Là, tu vois, c'est pour ça que tu as besoin de te reposer.