Contenu
Poche
Inédit
Tout public
392 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-4236-4
Coll. "Le Masque poche", 60
Fantômas moderne
Un assassin rôde dans Paris, laissant derrière lui des cadavres brûlés vifs selon une méthode inédite ; un assassin dont les victimes semblent choisies au hasard, sans modus operandi ni mobile... Le policier Nicholas Bog-Bat tente de mener l'enquête, même si le criminel diabolique semble apparaître et disparaître sans laisser de traces – et vise personnellement ce même Nicholas Bog-Bat. Mais ses forfaits attirent l'attention d'une mystérieuse loge religieuse secrète qui pourrait bien avoir une certaine part de responsabilités dans cette série noire. Elle aura pour tâche de retrouver Nicholas Bog-Bat, laissé pour mort après que l'assassin ait fait sauter une partie de Paris...
Les prix du festival de Beaune soufflent le chaud et le froid, alternant découvertes (comme celle d'Olivier Gay) et textes très médiocres. Mais là, on est dans le premier cas de figure. L'auteur ressuscite un criminel réellement monstrueux et diabolique comme les aimaient les feuilletonistes de l'ère où Fantômas faisait trembler les foules, et se permet même un passage digne d'un film catastrophe ou la Capitale en prend pour son grade et ce qui est peut-être un clin d'œil à une légendaire scène de Seven ! Avec un thème pareil, il y aurait de quoi confectionner un thriller industriel de base, mais la musique d'Olivier Taveau se situe plutôt dans une nuance de gris évoquant la défunte collection "Engrenage", certains passages convoquant plutôt l'onirisme. Certes, le tout se termine sur une révélation désormais bien galvaudée, mais qui ouvre une porte sur un fantastique qu'on sentait sous-jacent où l'auteur en dit juste assez pour fasciner sans se montrer frustrant. Revers de la médaille, à force d'être allusifs, certains passages sont assez difficiles à comprendre. À presque quatre cents pages, si on ne peut parler de délayage, le tout est peut-être un poil trop long. N'empêche, Olivier Taveau a réussi son entrée dans le monde du suspense, et on attendra qu'il fasse fructifier les qualités évidentes de ce premier essai !
Citation
La cour du commissariat était régulièrement le théâtre de scènes qui, par certains côtés, prenaient l'allure de corrida où le taureau s'épuisait dans un combat inégal. Celui-ci s'acheva dans les règles de l'art, avec le renfort d'une escouade échauffée, et l'animal rendit les armes dans un sursaut qui lui coûta deux incisives.