Ce qu'il reste d'Alice

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Roman - Thriller

Ce qu'il reste d'Alice

Enquête littéraire - Médical - Disparition MAJ mardi 27 octobre 2015

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,9 €

T. R. Richmond
What She Left - 2015
Traduit de l'anglais par Pascal Loubet
Paris : Calmann-Lévy, avril 2015
410 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-5541-7

Portrait fragmenté

Après une soirée bien arrosée, l'apprentie-journaliste de vingt-cinq ans Alice Salmon se noie en tombant d'un pont réputé dangereux. C'est son professeur, Jeremy Cooke, lui-même atteint d'un cancer incurable, qui va fouiller dans les restes de sa vie : mails, articles, listes... Mais il a ses propres raisons d'agir ainsi, en-dehors du livre qu'il espère en tirer. Alice s'est-elle suicidée ou l'aurait-on poussée volontairement du pont ?
On peut saluer l'épreuve, même si elle n'est pas totalement nouvelle dans l'histoire du roman choral : cette variante du récit épistolaire est composée de mails, de lettres, d'extraits de journaux, d'articles, etc. Une forme qui peut rebuter, mais qui offre bien la seule originalité du roman. Car contrairement à ce que l'on pourrait croire, la principale protagoniste n'a pas beaucoup de mystère, en-dehors de ses tentatives d'écriture et de ses cuites répétées. Le personnage n'a guère de profondeur et n'éveille guère plus d'empathie, et l'on s'étonne que la disparition de quelqu'un d'aussi banal fasse un tel foin en-dehors du cercle de ses connaissances. Du coup, rajouter toutes sortes d'éléments comme une chronique de concert ou des listes de chansons relève plus du tirage à la ligne, en ce qu'il n'apprend rien de plus sur ce personnage ! Toute la comédie humaine faite de mesquineries, de mensonges et de trahisons pourrait donner une comédie noire et cynique typiquement British, mais la forme disjointe, déconnectée, rangée en un ordre achronologique qui rend l'ensemble difficile à suivre, empêche de se faire une idée générale ou de générer la moindre émotion. On pourrait vouloir s'accrocher, mais au long de ces interminables quatre cents pages, les textes deviennent vite redondants et parfois arbitraires. On pourrait l'accepter si la conclusion était à la hauteur, mais elle est comme le reste, extrêmement banale et bien plus simple que tout ce qui l'a précédé. Reste quelques belles pages bien écrites (et bien traduites) de ce personnage de professeur à l'article de la mort s'entêtant à découvrir la vérité. Pour ce qui est présenté comme "le nouveau phénomène made in UK", cela fait très léger...

Citation

Je m'appelle Alice Salmon. Cela fait cinq mots sur mon total de mille. J'espère que je vaux plus que deux cents fois ces mots. Même si ce n'est pas le cas pour l'instant, j'espère que ce le sera un jour.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 26 octobre 2015
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