Malerba, vengeance et rédemption d'un criminel

Il faut que le monde vous désabuse du monde. Plus il avançait en âge, plus cette dernière phrase lui semblait d'une affreuse actualité. C'est assez malheureux qu'il rentra enfin chez lui.
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Mémoires - Policier

Malerba, vengeance et rédemption d'un criminel

Autobiographie - Mafia - Assassinat MAJ jeudi 25 février 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20 €

Carmelo Sardo & Giuseppe Grassonelli
Malerba - 2014
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Paris : Jean-Claude Lattès, mai 2015
362 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-4865-3

Mauvaise graine

Malerba autant dir une bien mauvaise herbe. Assurément, il en était, d'aussi loin qu'il s'en souvienne ! Bien qu'il ait pu rêver enfant de devenir footballeur, en épousant le mauvais genre, le goût du spectacle, prenant des coups en guise d'éducation. Voleur de chiots, voleur tout court, chef de bande tançant ses dix complices pourtant encore gamins. Jusqu'au jour où il mit la main par hasard sur un immense pactole et une cache d'armes... Malerba se rappelle, se remémore sa trajectoire. Les braquages, les cavales, Hambourg, la Sicile. Il ne nous cache rien. Ni sa première exécution, ni ses doutes, ni ses remords. Et sans fard nous livre cette rédemption morale qui s'offre en conclusion d'une vie mue par le désir de ne rien omettre, de ne plus rien cacher, mue par l'envie de dire, de révéler, de transmettre. Malerba fut l'un des fondateurs de "Stidda", un groupe criminel féroce qui s'opposa un temps à Cosa Nostra. Il nous en fait le récit, nous restituant au passage toute l'histoire d'une époque, virile et cruelle. Sans rien négliger à commencer par ce qui fonda sa violence : sa famille exterminée en représailles. Comment surmonter pareille souffrance ? À l'époque, il n'entrevoyait qu'une violence plus grande encore pour soulager sa mémoire. Malerba fait le compte de ses actes, d'une vie de délinquance, de crimes, que l'apprentissage de la peur tout au long de son enfance ne saurait justifier. Il le sait. Il a tourné la page aujourd'hui, croit en l'État, aux Lois, à la société civile, et surtout il souhaite une société sans mafia. Vingt ans de prison l'ont assagi. Vingt ans ! Peut-on changer au terme d'une si longue détention ? Il nous en pose la question. Tout comme il pose, avec pertinence, celle du sens de l'incarcération dans une société démocratique : veut-on briser ou réformer l'individu ? Nous offrant une vraie réflexion sur nos sociétés, qui ne semblent pas avoir pour objectif la réhabilitation des personnes et ce faisant, se détournent irrémédiablement de leurs propre principes. Alors en refermant l'ouvrage on se dit qu'il est temps, sans doute, de libérer un tel homme, jugé, singulièrement et au mépris du Droit, "sans fin de peine".

Citation

Vous savez quoi ? Plus on s'enfonce dans ce monde, plus il est difficile de s'en affranchir...

Rédacteur: Joël Jégouzo mardi 10 novembre 2015
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