Personne ne court plus vite qu'une balle

Ça a été interdit dans les années 70 ou 80, parce qu'on s'est rendu compte que c'était cancérogène. Ça s'accumule dans la graisse. Et dans le lait maternel. Les femelles le transmettent à leurs petits, au moment de l'allaitement. C'est un cercle vicieux : le plancton en ingère, puis toutes les espèces qui s'en nourrissent, puis la morue, puis les phoques, jusqu'à ce qu'on arrive au sommet de la chaine alimentaire.
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Roman - Policier

Personne ne court plus vite qu'une balle

Écologique - Musique - Assassinat MAJ jeudi 12 novembre 2015

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18,95 €

Michel Embareck
Paris : Archipel, septembre 2015
280 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-8098-1738-6

À fond les manettes !

L'âge venant, Victor Boudreaux est un détective qui aimerait surtout s'occuper de son club de lanceurs de marteau. Mais, afin de participer à une rencontre internationale, il doit trouver un financement. Il va donc accepter une enquête qui devrait lui en rapporter. Toute l'ironie de la situation réside dans le fait que, pendant qu'il risque sa peau pour découvrir la vérité sur ses investigations, ses sportifs vont réaliser une vidéo qu'ils vont partager sur les réseaux sociaux, une vidéo virale qui leur apportera beaucoup de sponsors... Mais revenons à l'intrigue et à l'enquête. Tout y est à l'avenant. Flaco Moreno, chanteur aux positions altermondialistes a été retrouvé pendu. Suicide ! clame la police mais sa famille, elle, crie au meurtre. Le chanteur français se distinguait par ses positions politiques. Il prônait l'altermondialisation et le commerce équitable. Au fil du roman de Michel Embareck, on découvre que c'est un escroc, qu'il est de plus radin, et que ses envies de voir autrement sont surtout des manières de s'enrichir. Des multiples allusions permettent de voir derrière Flaco Moreno, le chanteur altruiste, une vedette du show business, ancien punk reconverti dans une carrière solo.
Cela fait quelques romans que nous savons que Michel Embarek sait embarquer avec humour et punch son lecteur. Personne ne court plus vite qu'une balle se déplace avec vivacité de la Louisiane à Paris en passant par le Vietnam. Entre deux discussions sur les méfaits du capitalisme sauvage et généralisé, le roman raconte avec verve les emportements des personnages. Les scènes d'action sont décrites avec vivacité. Derrière la rapidité et les clins d'œil se cachent les personnages à clé et les passages obligés du genre : corruption des fonctionnaires (la vision du Vietnam nouveau est hallucinante), interrogatoires musclés, coups de fusil, rebondissements incessants... Le roman est aussi une intelligente description du monde actuel entre fascination du rêve américain et ses déboires, entre respect des règles anciennes et modernité (notamment à travers le fil rouge que constitue le groupe des lanceurs de marteau). Le tout est servi par un humour qui oscille entre des instants ironiques et des plaisanteries plus rudes. Le style de Michel Embareck sait se muscler et mélanger avec force les envolées plus poétiques et les moments plus terre à terre. Ce roman un polar nerveux comme une trique, donnant des coups de griffe à droite et à gauche, et surtout il est jubilatoire.


On en parle : L'Indic n°23

Citation

Aider des jeunes athlètes noirs à déjouer le déterminisme social grâce au sport. Une tâche allégorique puisque des descendants d'esclaves s'escrimaient à expédier le plus loin possible un boulet de fonte attaché à un câble.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 12 novembre 2015
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