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Héroïne activiste
Il est désormais clair que le polar dit "de soixante-huitard" aura eu une importance réelle inversement égale à celle qu'elle prend dans l'esprit du critique de salon amateur d'oukazes et de pensée toute faite. On imagine sans peine ce qu'il dira de ce roman, biographie romancée d'une ancienne égérie des années de plomb italienne, activiste pourchassée des Brigades, surnommée "La Pistolera", reconvertie dans l'humanitaire et, bien avant les lanceurs d'alerte, première à dénoncer le génocide rwandais dans le silence assourdissant de notre Occident forcément supérieur. Ce serait mal connaître Gildas Girodeau (mais le même critique qui arpente tranquillement les salons parisiens ne lit jamais les ouvrages qu'il chronique pour ne pas risquer d'être contredit et surtout pour se plier à l'adage "Je ne lis jamais un roman que je critique, j'aurais trop peur d'être influencé"). On se situe plutôt dans cette zone interdite que l'on a bien du mal à situer, et qui offre souvent les titres les plus intéressants. A-t-on affaire à une biographie, un roman noir, voire un roman d'aventure, même ? À vrai dire on s'en fout, tant que le plaisir de lecture est intact. Les discussions politiques sont heureusement limitées sans être éludées (ce qui serait une trahison vu le personnage) et l'histoire personnelle (et sentimentale), prenante, se mêle à l'Histoire tout court. Antonia est à l'image de Adrienne Boland, de Diane Fossey et des autres femmes qui ont défié le destin : ni pasonaria ni guerrière, juste profondément libre. Son destin nous laisse un goût amer dans la bouche. Voilà donc un bon ouvrage pour qui s'intéresse au sujet, ou qui veut le découvrir, mêlé d'un grand roman d'aventure au style simple mais juste. Il n'y a pas à dire, c'est une réussite très honnête de plus pour son auteur.
Citation
Ces dernières années, les débats idéologiques à laquelle elle participait s'enlisaient souvent dans d'inutiles considérations de détail, puisque les participants étaient d'accord sur l'essentiel. Plus exactement, une forme de dictature de la pensée unique s'exerçait souvent, ôtant tout intérêt aux échanges