Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
264 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 979-10-90648-51-7
Coll. "Thriller"
Le Reich meurt mais ne se rend pas !
La structure de ce premier roman de Christophe Sémon est des plus classiques : deux histoires courent en parallèle, maintenant le suspense et créant la tension. D'un côté, un sergent argentin, qui répond au nom d'Esteban Pantoja, a vu sous ses yeux mourir sa femme et sa fille, lors d'une attaque de banque. Il cherche à découvrir qui se cache derrière les zombies qui ont fait le massacre. Son seul indice, un tatouage que portaient les tueurs et qui l'entraîne en Bolivie. De l'autre, Adela, une jeune femme de La Paz en Bolivie, serveuse dans un bar de nuit. Elle est malade : elle a des visions qui lui perturbent la vie. Les gens qu'elle croise se transforment sous ses yeux en insectes géants. Son médecin lui a donné des médicaments mais cela n'a pas semblé faire grand effet. Aussi, elle s'interroge sur ces psychoses et leur réalité. Bien évidemment, ces deux intrigues vont à un moment donné se recouper car tout en ce bas monde est lié.
Même si les indices s'additionnent rapidement, Christophe Sémont continue, imperturbable, de maintenir son cap. Sans révéler bien sûr des élements cruciaux, la solution bien que se trouvant en Amérique du Sud a des racines profondes dans les événements qui ont découlé de la Deuxième Guerre mondiale. En quelques lignes, il nous rappelle ce qui a fait l'objet de longs romans auparavant avec les reliquats du nazisme réfugiés en Amérique latine, leurs liens avec les dictatures locales et les grands groupes nord-américains, les liaisons incestueuses qui en ont découlé et les espoirs de revanche.
Christophe Sémont ne révolutionne pas le genre. Il n'en a sans doute pas l'ambition, mais il sait construire une histoire efficace et intelligente. Il sait faire vivre ses personnages, et sa description des décors et arrière-plans montre qu'il connaît les lieux qu'il décrit. De plus, il n'a pas peur d'utiliser des thèmes archi-rebattus du genre - le savant fou, les expériences des médecins nazis, la volonté de domination du monde grâce à de nouvelles armes secrètes, le repaire secret caché au fonds de la jungle. D'ailleurs, au cœur de cette jungle, des enfants jouent et découvrent une gigantesque boite. En l'ouvrant, ils observent des cadavres en décomposition, bougeant à cause des vers. Une scène gore, comme un clin d'œil aux horreurs du genre. Une évocation évidente de la boite de Pandore, des horreurs du monde et de l'innocence en même temps, bref nous avons là l'œil d'un écrivain qui sait raconter une histoire distrayante, avec un fonds réflexif, pour le plaisir de ses lecteurs.
Premier roman dans sa version papier, Soleil noir nous fait dire que Christophe Sémont est un auteur dont il faudra surveiller le parcours.
Citation
Une langue noire et épaisse se glissa entre ses lèvres, fourchue comme celle d'un serpent. L'appendice darda l'air de petits mouvements saccadés, puis s'allongea encore, se rapprochant de son visage.