La Vie est une immense cafétéria

Elle était là, attachée, elle pendait du plafond comme... comme un jambon. Blanche comme un linceul. La bave lui coulait de la bouche…et les yeux... les yeux éteints... Mon Dieu, je ne l'oublierai jamais.
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Nouvelle - Noir

La Vie est une immense cafétéria

Social - Musique - Urbain MAJ mercredi 20 janvier 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 13 €

Serguei Dounovetz
Marseille : Aaarg!, octobre 2015
146 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-37031-037-8
Coll. "Canaille"

Night time for wanderers, followers and lovers

Dans le roman policier, il y a l'école Agatha Christie avec ses vieilles rombières qui sirotent leur thé et discutent avec méchanceté ou envie de jeunes filles impures (elles ont montré leurs chevilles !) tout en dégustant des scones. Mais il y a aussi l'autre l'école, celle où l'on s'enfile des litres d'alcool, où l'on se pique, l'on sniffe et l'on fonce à cent à l'heure vers une destinée courte mais joyeuse. Il y a une campagne verdoyante, des vélos, la marche à pied, mais aussi les centres commerciaux, les zones industrielles en déliquescence, les bolides qui traversent la nuit en faisant ronfler les moteurs et en laissant les pneus crisser dans les virages. Il y a encore des personnages qui tournent la cuillère, reprennent un peu de marmelade d'orange ou se lissent les cheveux contre des braqueurs qui font se déshabiller, pour le plaisir, les clients qu'ils dévalisent, un criminel que l'on sort de prison pour lui faire commettre un crime politique en échange d'une libération conditionnelle ou d'une réduction de peine. Je ne sais pas trop s'il faut lancer des explications génétiques mais, bon, avec son nom, Sergueï Douvonetz devait logiquement plus facilement frapper du côté vodka et gros pistolet. C'est ici le cas avec le recueil de nouvelles La Vie est une immense cafétéria. La couverture de l'ouvrage est à l'image de ce recueil : un chien, qui a presque l'air d'un loup, le poil hérissé et l'&oelig,il mauvais, prêt à bondir, tel un détrousseur de cadavres ou un rockeur devant son public. Aucune des nouvelles ne se détache du lot, c'est-à-dire qu'il est impossible d'en trouver une meilleure que l'autre : ce sont des tranches de vie, racontée avec humour, ironie douce et distance, d'une vie déjantée, d'une vie du peuple des paumés, des déclassés, des derniers working class heroes, même si le travail, ce n'est pas toujours leur tasse de thé. Il y a de la sympathie, de l'empathie, un regard tendre pour ces personnages, à l'instar d'un jeune homme qui fantasme sur la pochette d'un "vieux" groupe de rock et qui découvrira la vérité sur la femme qui s'y montre. Ce n'est sûrement pas un hasard si ce groupe c'est Little Bob Story, qui symbolise parfaitement ce mélange de grande noblesse et de populaire, de racines prolétaires et d'envolées lyriques, de "poésie du quotidien", de sublimation du réel, bref de ce qui éloigne de Miss Marple pour nous plonger dans notre vie trépidante, drôle et pathétique.

NdR - Le recueil est composé des nouvelles suivantes : "Le Dernier pour la route", "Walther, mon meilleur ami", "À l'ombre du clapas", "La Main du diable", "Pirate", "L'Imposteur", "Le Monde est sale et la vie merveilleuse", "Le Petit commerce", "P'tit Bob", "Cafet'Blues", "Il joue du piano avec les doigts des autres" & "Poème japonais".

Citation

La confiance est une notion obsolète qui date de la préhistoire. Tu sens pas que j'ai la situation en main et qu'elle peut cracher du .38 ?

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 20 janvier 2016
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