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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Nicolas Porret-Blanc
Paris : Archipel, octobre 2015
166 p. ; 22 x 13 cm
ISBN 978-2-8098-1761-4
Coll. "Suspense"
Tableau maudit
Susan Hill ne pourra pas nier la filiation qu'elle entretient avec le roman fantastique traditionnel, voire même avec ses archétypes. Son récit est typique du genre. On y retrouve un narrateur qui rencontre un autre personnage qui va lui raconter une histoire aux relents fantastiques, le tout dans des atmosphères feutrés : bon alcool, fauteuils moelleux, coin du feu et soirée languissante. Nous sommes dans la bonne vieille Angleterre avec ses facultés antiques, ses notables qui partent à Venise pour faire le Carnaval, et ses esthètes dont la seule angoisse est de ne pas être présent au bon moment pour faire la bonne enchère et acquérir le tableau du petit maître qu'ils convoitaient.
D'ailleurs, tout a commencé ainsi pour ce vieux professeur qu'est Theo Parmitter. Il a enchéri et obtenu un tableau reprenant justement une scène nocturne du fameux carnaval. À peine l'a-t-il acheté qu'un homme vient lui proposer de le racheter ce qu'il refuse. Des années plus tard, suite à une photo prise dans son bureau pour agrémenter un article, il est de nouveau contacté et il raconte l'histoire du tableau à son invité. Quelques jours se passent, le vieil homme meurt, son ami hérite du tableau. Mais la malédiction qui y est lié ne va-t-elle pas continuer ?
Les Anglais bénéficient d'un format plus court que le notre que nous appelons la novella. C'est dans ce cadre que se situe ce petit texte. Très classique dans sa forme et son fond, c'est une variation honnête sur l'objet maudit. Habituellement, l'objet en question sélectionne davantage ses victimes, mais là il ne fait pas dans le détail. On est typiquement dans l'atmosphère des textes de Jean Ray, par exemple, avec tous les ingrédients nécessaires du genre. Ce roman gothique intemporel (ou très daté) fut l'une des origines du roman noir et il ne risque d'intéresser que ceux qui conservent une fibre liée au fantastique victorien. C'est une curiosité en quelque sorte...
Citation
Cette histoire m'a été rapportée par mon ancien tuteur de Cambridge, Theo Parmitter, par une soirée glaciale de janvier que nous avions passée au coin du feu dans son logement universitaire.