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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'allemand par Denis Michelis
Paris : Jacqueline Chambon, janvier 2016
260 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-330-05803-6
Coll. "Noir"
Les glaçons de l'amour
Ulf Svensson a vu partir des années plus tôt Caroline, celle qu'il croyait être sa promise. Elle a disparu sur un coup de tête. Sous le coup de la désillusion, il a quitté son bled enneigé suédois pour aller trouver refuge à Stockholm où il est devenu commissaire de police. Des années plus tard, il apprend que son ancienne fiancée est revenue dans le village, et fonce donc la retrouver car il ne sait toujours pas pourquoi elle est partie. Alors, lorsqu'en plus ils se retrouvent tous deux, dans une petite maison, encerclée par une tempête qui empêche toute communication et une coupure de courant qui fait se rapprocher les corps... Cette intimité et les rencontres avec une cousine de Ulf et son amoureux, deux indigènes qui refusent de quitter le coin, vont aussi permettre de démêler des fils anciens qui expliquent les réactions de Caroline, réactiver des blessures anciennes mais, en même temps les comprendre.
Comme nous sommes dans un roman policier, il faut quand même qu'il y ait une intrigue policière : Caroline s'est réfugiée dans le petit village de son enfance parce qu'elle vient de tuer le chauffard qui avait écrasé Lianne, sa fille. Sur le trajet, elle a commis un excès de vitesse et a été flashée. Coup de chance pur elle, Ulf Svensson l'a reconnue sur la photo du flash. Comme quoi ça sert d'avoir un soupirant policier. À peine l'a-t-il rejointe pour lui dire qu'il l'aime, qu'il reçoit un mot de l'un de ses collègues : la belle Caroline est recherchée par Interpol ! Ulf Svensson écoutera-t-il son devoir ou son cœur ? Comment réagira-t-il lorsqu'il comprendra que Caroline a quitté le village enceinte et que la fille morte n'est autre que la sienne ? Nous n'évoquerons pas les rebondissements finaux qui permettront de dénouer la situation dans un final un peu mélodramatique et avec une fin un peu proche de l'esprit pessimiste du "Noir". Alex Berg, l'auteur de Ta fille morte, utilise les ficelles du roman noir : une vengeance, un passé nébuleux, un crime ancien masqué, des non-dits qui pourrissent la vie de tous les protagonistes, des scènes en vase clos (un petit village paumé pris dans une tempête et isolé du monde), des flics qui picolent sec et des secrets de famille... Mais tout cela ne constitue qu'un décor, une toile de fonds, pour faire s'agiter des personnages coincés entre leur passé, entre les sentiments de leur adolescence/adulescence et les ravages des années, les retrouvailles et l'amour qui flambe de nouveau dans un petit chalet isolé, avec cheminées et chien qui somnole au coin du feu. Ce genre a son charme, celui des séries un peu légères des chaines françaises ou allemandes. Comme elles, cela se contemple sans déplaisir mais d'un œil distrait.
Citation
Ici, dans le chalet au bord du lac, il n'y avait ni téléphone, ni connexion internet. Si Andra voulait la joindre, elle devrait appeler la station service du village.