Contenu
Poche
Réédition
Tout public
376 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-25278-2
Coll. "Thriller", 16101
Ma 6-té va crack-er
À Malceny, cité (imaginaire) du 93, rien ne va plus. Là-bas, on assassine coup sur coup les plus gros caïds de la drogue. Les "nourrices" qui servent de relais, parfois du troisième âge, sont désormais confrontés à des caïds de douze ans et comprennent vite qu'un nouveau chef surnommé "Le Boss" reprend les affaires des mains de leurs anciens patrons. Mais ce n'est pas tout car ce Boss récupère également leurs liens particuliers avec la mairie, qui savait arroser qui il fallait pour préserver la paix sociale. Seul le lieutenant Costes et son équipe peuvent empêcher la ville de s'embraser — alors que certains jouent déjà avec des allumettes...
Il est désormais certain qu'il s'opère depuis un certain temps un retour du genre dur-à-cuir modernisé, comme le démontrent les productions des éditions Jigal et leurs auteurs. Pas de doutes, ce roman qui reprend la figure de la ville pourrie fait l'effet d'un coup de poing tant Olivier Norek semble avoir trempé sa plume dans l'octane et l'adrénaline. Le résultat rappelant parfois l'œuvre de Jan Thirion, surtout sa série consacrée à Franz Dieu, et son soin apporté aux personnages même secondaires. Après un début choc, on n'aura guère le temps de souffler le long de ces trois cent soixante-dix pages d'une écriture sèche, dégraissée, puissante, de la précision d'un scalpel, et parsemée de touches d'humour (plus ou moins noir) bienvenue. Pas de doutes, on y croit du début à la fin grâce à de nombreux détails qui font vrai, et si le tout est éminemment cinématographiques, certaines scènes restent en mémoire (ce moment de paix pour sauver un chien blessé, magistral, donnant vraiment une impression de calme au milieu de la tempête). Pas de manichéisme, tout le monde en prend pour son grade, des petits soldats victimes aux flics fachos jusqu'à un criminel peut-être pas plus pourri que ce personnage de maire accroché à son pouvoir — mais qui a une faiblesse... Dans ce carrousel de pourris bien trop humains, un seul personnage positif surnage, ce vieil homme entraîné presque malgré lui dans toute cette histoire : un personnage fort qui offre une respiration au récit. On en vient à rêver qu'un cinéaste hexagonal, artisan de la série B. au sens noble du terme, un Éric Valette ou même un Matthieu Kassovitz, s'empare d'un tel sujet. En tout cas, en deux romans, Olivier Norek s'est déjà fait une place dans l'univers encombré du roman policier urbain. On attend la suite avec impatience !
Citation
Les ethnopsychiatres s'attachent à comprendre les mécanismes de pensée et le rapport au mal en fonction du contexte, du lieu et de la culture. Ainsi, un sujet né dans un pays en guerre aura un rapport à la violence différent de celui d'un gamin du XVIe arrondissement de Paris. Si le cas de Bibz avait été étudié, il aurait été considéré comme un enfant soldat. De ceux à qui on colle une Kalachnikov et qu'on envoie au front.