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Grand format
Inédit
Tout public
276 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 979-1-09-2100-38-9
Coll. "39-45"
Retournement de veste
1942. Les zazous amateurs de swing se retrouvent au bar le Pam-pam tout en évitant ceux que leur uniforme chamarré rendent violents. C'est là que Paul Descamp rencontre la belle Anna Tronska, dont il ignore qu'elle fait partie d'un réseau de résistance. Or Paul est le fils du commissaire Descamp et, à l'heure où se préparent les grandes rafles, le réseau dirigé par un nommé Mésange y voit l'occasion de farfouiller dans ses documents. Paul, arrêté et provisoirement emprisonné à l'immonde camp de Drancy, en sort révolté par le sort réservé à ses concitoyens, oubliant son antisémitisme ordinaire. Par amour autant que résolution, il rejoint alors ces terroristes qui ne sont pas encore résistants...
Survivant de l'ère des forçats de l'Underwood (Avec Georges-Jean Arnaud, Jean-Pierre Ferrière et quelques autres), Jean Mazarin renoue avec une époque qu'il a déjà abordée, tant sous son nom de Jean Mazarin que celui d'Emmanuel Errer - elle lui valut son Grand Prix de littérature policière pour Collabo-song en 1983. L'auteur est toujours vert, car on retrouve toute sa faconde d'authentique auteur populaire dans cette histoire certes classique, mais bien sentie et menée à cent à l'heure où se mêlent sans manichéisme collabos, résistants et la majorité de ceux qui voudraient juste vivre en paix. Le thème des zazous a été rarement traité, prouvant qu'on n'a pas attendus les hippies, les punks et les métalleux pour que la jeunesse mêle musique et uniforme vestimentaire, quitte à s'attirer la haine des gens "normaux". Au passage, en cette époque de "c'était mieux avant", Jean Mazarin en profite pour rappeler quelques petites vérités qui fâchent (ne serait-ce que tout le monde n'était pas résistant, ou tout le monde collabo, selon l'option du roman national choisie, voire la doxa de la politique politichienne). On regrettera juste le défaut traditionnel de certains romans historiques, soit vouloir citer un maximum de célébrités présentes ou futures, mais ce n'est guère rédhibitoire dans ce véritable roman populaire au sens noble du terme. On aimerait bien qu'il connaisse un grand succès, ne serait-ce que parce qu'il le mérite...
Citation
L'inspecteur sourit. En général, les escrocs ne sont pas physiquement dangereux. Suffit seulement de les choper, car ils changent souvent de domicile, de noms aussi, surtout dans une époque où deux et deux ne font plus quatre. Mais il faut avoir de la patience et du flair.