La Maison du bout du monde

Elle avait tenu le coup jusque-là, mais combien de temps encore la chance lui sourirait-elle ? Elle était cernée de toute part par des femmes prêtes à lui trancher la gorge à la première occasion et les autorités pénitentiaires refusaient de considérer le risque qu'elle encourait. Elle n'avait nulle part où fuir, nulle part où se cacher, et ne pouvait relâcher sa garde un instant. À Holloway, le danger guettait à chaque recoin.
M. J. Arlidge - À cache-cache
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

La Maison du bout du monde

Politique - Social - Assassinat MAJ jeudi 31 mars 2016

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Åke Edwardson
Hus vid varlens ande - 2012
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Paris : Jean-Claude Lattès, septembre 2015
410 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7096-4368-9

Espoir frigorifié

Lorsque l'on a la chance de vivre en Espagne, de savourer une vie calme avec femme et enfants, pourquoi retourner dans la froidure et l'horreur ? C'est pourtant ce que va faire le commissaire Erik Winter. Voilà deux ans qu'il a failli se noyer dans une piscine et qu'il tente d'accepter le violent acouphène qui en a résulté sur la Costa del Sol. Le besoin de se confronter à la violence et à la mort le taraude. Il demande donc à reprendre son poste. Cela tombe bien car pour son retour on lui confie un crime particulièrement horrible.
Désarroi typique des pays du Nord : malgré le froid, un tueur s'est introduit dans une maison a tué une femme et ses deux enfants. Pourquoi a-t-il épargné le bébé qui faute de soins risque durant trois jours la mort ? Pourquoi le mari vit-il à quelques kilomètres de là, près de son travail, et ne revient-il que rarement ? Est-ce pour laisser le champs libre à un amant qui serait le vrai père des enfants ? En tout cas, c'est la banlieue triste et morne de petits pavillons. Personne n'a rien vu, personne ne sait rien. Pourtant, dans une maison vide quelqu'un observait... Les seuls qui savent peut-être quelque chose sont les deux personnes qui déposent le journal le matin, mais elles seront retrouvées mortes. Erik Winter se laisse envahir par l'affaire. Il reste dans la maison du crime, ressasse les pensées du tueur. Par hasard, il tombe sur un coupable potentiel qui reconnaît bien un crime, mais s'accuse d'avoir poignardé un étranger dont personne ne retrouve la trace. On en revient toujours à cette maison au bout de nulle part, autour de quelques personnages suspects autour desquels les policiers tournent. Le commissaire Erik Winter est perturbé d'autant qu'il doit effectuer des allers-retours avec l'Espagne où sa mère se meurt. Tout concourt au sombre : le froid, la neige, l'obscurité qui tombe rapidement, les pensées d'un raciste ordinaire, le côté sombre de l'humain contre lequel le coupable essaie de lutter en vain. Suite à son enquête précédente, Eric Winter souffre donc d'acouphènes et il boit trop. Entre deux verres, il voit des choses mais sont-elles réelles ? Est-il vraiment poursuivi par le tueur qui en voudrait à sa famille ?
Chez Åke Edwardson, c'est l'individu qui se trouve au centre de l'histoire. Plus proche d'un Georges Simenon, mais un ton très en-dessous, il dissèque à travers quelques acteurs de ses romans la vie perturbée des Suédois modernes. Derrière leur système politique et social, derrière la politesse et la courtoisie, ce sont souvent des gens chez qui le climat froid et sombre déteint. Du coup, à la fin, même si la résolution est là, si l'univers de justice a officiellement retrouvé le calme, le roman a servi de révélateur à une crise supplémentaire, une nouvelle crise plus forte que la précédente, annonciatrice de la suivante, et ce sans possibilité de vraie clôture, comme si le combat était nécessaire et vain.

Citation

Il se releva dans la chambre de l'hospice qui donnait sur cette rue dont il ne savait pas le nom, avec ce souvenir encore comme une sueur froide, ce souvenir noir, atroce, de la mort entrée chez eux par effraction.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 25 mars 2016
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page