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Roman - Policier

The Whites

Vengeance - Procédure MAJ mardi 29 mars 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Richard Price
The Whites - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jacques Martinache
Paris : Presses de la Cité, mars 2016
416 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-11799-0
Coll. "Sang d'encre"

Nuits meurtrières

Richard Price, l'auteur américain de Ville noire, ville blanche, et dont les écrits ont fortement inspiré la série Sur écoute à laquelle il a contribué, nous revient avec The Whites, un roman à deux voix qui mêle quotidien des procédures policière dans une brigade de nuit dans les rues de New York, et drame domestique. Nous comprenons très vite qu'un premier drame s'est noué dans la Grosse Pomme au milieu des années 1990. Billy Graves, jeune flic d'une section anticriminalité de choc a commis une bavure. Par un malheureux hasard, un enfant est mort d'un de ses tirs, tir qui a pourtant bien abattu sa cible. Drogué à la coke, il ne s'en est tiré que par l'entremise de ses collègues qui l'on couvert, mais depuis il végète dans une brigade de nuit. Et ce depuis de longues années. Suffisamment pour que tous ses anciens collègues soient à la retraite ou se soient reconverti. Mais cette bande d'anciens flics - lui est toujours de service - traine comme ses guêtres ses "Whites", ces criminels reconnus mais non confondus qui se sont extirpé des griffes de la justice blancs comme neige, d'où leurs surnoms. La donne change un soir lorsqu'il est appelé sur les lieux d'un crime aux abords d'une station de métro. La victime est le "White" de l'un de ses anciens collègues. Plus tard, un deuxième puis un troisième "Whites" tombent. Le hasard ne peut être celui qui fait bien les choses, et Billy Graves se pose des questions... À cette intrigue classique que n'aurait pas renié Clint Eastwood, Richard Price ajoute donc une sous-intrigue domestique (qui déborde cela dit du cadre strictement domestique) qui met en scène Milton Ramos, un autre flic qui en veut à mort à la femme de Billy Graves sans que l'on sache pourquoi. Il met en place une vengeance à la violence qui croît peu peu alors que l'on découvre l'intimité d'un flic confronté aux problèmes de notre société - emplois du temps entre un mari et une femme discordants, un père qui souffre d'Alzheimer, des enfants incontrôlables, des amis qui ne dépassent pas leurs échecs et vivent dans l'alcool et le regret éternel. L'histoire se lit d'une traite et est agrémentée du quotidien d'un flic dans ses virées nocturnes avec ces crimes plus ou moins sordides. Ce qui est frappant dans ce récit c'est l'aspect inéluctable des choses. Rien ne peut arrêter une machine en route. Que ce soit Billy Graves avec ses amis justiciers ou Milton Ramos, trahi une ultime fois par une femme (tout un symbole en ce qui le concerne). On pourra trouver dérangeant l'un des aspects de la fin de ce roman alors que l'autre est d'une limpidité crasse (tout un paradoxe), il n'en demeure pas moins que l'intrigue de ce nouveau roman de Richard Price est noire à souhaits et qu'elle ne tombe pas dans un pathos de facilité.

Citation

Billy n'appris la disparition de Sweetpea Harris qu'à 2 heures du matin, quand Milton et lui durent franchir le Macomb's Dam Bridge pour se rendre au St. Barnabas Hospital du Bronx, pour interroger un ado blessé par balles sur un terrain de jeux du Fort Tryon Park.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 25 mars 2016
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