Nom de code : Martin. 1, Constantine

L'odeur le dérangeait de plus en plus. Cette odeur d'abattoir et d'hôpital réunis. Une émanation qui s'apparentait à celle de la viande avariée en plein soleil. Un vieux relent âcre qui imprégnait les vêtements et qui s'insinuait dans chacun des pores de la peau. Mais le plus effroyable fut cette désagréable sensation de ressentir les coups de bistouri, de sentir les doigts du légiste fouiller ses organes comme si son corps était connecté avec celui de tous les êtres humains, comme si ce lien était inscrit dans ses gênes depuis toujours.
Ismaël Lemonnier - Enfers
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Bande dessinée - Espionnage

Nom de code : Martin. 1, Constantine

Géopolitique - Terrorisme - Urbain MAJ mercredi 06 avril 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14,95 €

Fred Duval (scénario), Stéphane Créty (dessin)
Jérôme Maffre (coloriste)
Paris : Delcourt, mars 2016
56 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-7560-7255-5
Coll. "Série B"

Espion en Françalgérie

Premier volet d'un diptyque se déroulant de nos jours, Nom de code : Martin. 1, Constantine est une bande dessinée d'espionnage sacrément efficace qui mêle histoire de l'Algérie, géopolitique sur fond de trafics d'armes et d'influence dans les pays arabes, et mise en lumière des calculs français dans tout ce qui touche la Françafrique avec ici la Françalgérie. C'est d'ailleurs plus un cours qui nous est offert avec de nombreuses données et informations dont il est difficile de juger. On a en trame de fond les séquelles de l'Algérie, un pays qui est, nous dit-on, sorti de la guerre civile avec des acronymes qui font encore peur comme le FIS et le GIA. On a surtout Martin, un agent de la DGSE (un autre acronyme qui fait peur) qui doit être exfiltré après qu'il ait réussi sa mission au large des côtes de Constantine. Seulement, sa tête à été mise à prix par la famille Khadafi, et entre Constantine et Paris, de nombreux tueurs sont postés n'attendant que son apparition pour le dézinguer en faisant tout plein de victimes collatérales. Heureusement, Martin est un surhomme ou peu s'en faut, et il n'a pas son pareil pour se sortir de situations qui en feraient voir de belles à un certain James Bond. Les scènes d'action sont abracadabrantesques, mais l'amateur du genre n'en a cure. Seul lui importe de savoir le pourquoi du comment, et d'être dépaysé. Avec le cadre algérien offert par Fred Duval - la situation du pays de la guerre d'indépendance à nos jours -, le dépaysement, l'horreur et la violence sont au rendez-vous. Stéphane Créty offre un dessin réaliste teinté d'orientalisme qui lui confère ce petit plus qui fait qu'on l'apprécie surtout lorsqu'il dessine des cases claires où il laisse les détails s'exprimer comme cette affiche du grand Duduche (avec tout ce qu'elle veut dire aujourd'hui, ramenant le terrorisme intégriste à une même souche qui cible aveuglément les uns et les autres). Nous attendrons de découvrir le second volet pour tenter de comprendre les tenants et les aboutissants de cet imbroglio géopolitique, et de voir si cette ministre, fraichement émoulue de la même école que Martin, est prête ou non à sacrifier ce qui est a priori l'un des meilleurs agents français, du genre à ne pas oublier gants et pièce d'identité sur une plage corse...

Citation

Nous ne sommes ni amis ni ennemis, nous sommes une famille secouée par les disputes, les réconciliations, les trahisons et, quoi qu'il arrive, nous devons composer. Savez-vous que 7 millions de personnes ont une origine française et algérienne, monsieur Martin ?

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 05 avril 2016
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page