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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Johan-Frédérik Hel Guedj
Paris : Les 2 terres, février 2016
318 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-84893-240-8
Soudain les vieux
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale le Tueur aux abattoirs Woody exécute sa femme et son amant, et leur coupe une main qu'il enferme dans une boîte à biscuits. Soixante-dix ans plus tard, la boîte est retrouvée lors de constructions par des ouvriers du bâtiment, ce qui rappelle des souvenirs à un groupe d'amis qui avaient découvert des souterrains où ils passaient leur enfance — et Michael, le fils de l'assassin, est l'un d'eux... Mais l'esprit de septuagénaires n'est plus si vif que jadis... Les secrets vont réapparaitre à la surface des choses, et parmi eux, ceux de Daphne Jones, celle qui savait tout...
On ne lit pas la regrettée Ruth Rendell (disparue en 2015) comme on lit des thrillers industriels aux rebondissements incessants. Chez elle, un crime n'est jamais qu'un déclencheur pour démener à bien des romans basés sur les personnages, des études de caractère que ses amateurs appellent comédie de mœurs et ses détracteurs des soap-opéras de luxe. Comme dans son classique L'Analphabète, on sait dès le départ qui a tué qui et pourquoi. Le roman se base surtout sur les interactions entre ces personnages vieillis dont l'esprit n'est pas tout à fait fiable — un territoire que seuls Stephen King et son Insomnie et quelques autres ont jusqu'à présent abordé. C'est d'autant plus courageux pour une romancière elle-même octogénaire ! L'intrigue policière, elle, reste au second plan. Il faut pour cela composer avec un rythme lent et surtout un grand nombre de personnages introduits de façon parfois sommaire, engendrant un effet de flou artistique peut-être voulu pour mettre le lecteur dans l'état d'esprit des personnages. Au final, la question reste posée : est-ce du polar ou pas ? Une comédie de mœurs délicieusement British ou un soap-opéra magnifié ? À chacun de se faire son opinion selon sa sensibilité...
Citation
Ils avaient découvert les quanats en juin de la dernière année du second conflit mondial, ces souterrains qui étaient leurs jardins secrets, pour eux ou du moins pour ceux d'entre eux qui avaient des rêves et de l'imagination.