Déjanté

Il est des décisions qu'on prend en cinq minutes, mais qu'une vie ne suffit pas à regretter.
Guillermo Orsi - Personne n'aime les flics
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

Déjanté

Social MAJ mardi 13 octobre 2009

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 7 €

Hugo Hamilton
Headbanger - 1996
Traduit de l'anglais (Irlande) par Katia Holmes
Paris : Points, septembre 2009
280 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 9782757812723
Coll. "Roman noir"

Seul contre tous

Coyne est une simple flic, un garda comme on les nomme en Irlande, qui de sent trop à l'étroit dans son uniforme. Il ne supporte plus la racaille qui traverse Dublin au volant de 4 X 4 rutilants, en toute impunité. Coyne est prêt à tout pour les coincer. Arrestations musclés, courses poursuites suicidaires et jusqu'à user des mêmes armes que ses adversaires : l'illégalité. C'est la justice de Coyne qui s'opère, celle d'un individu solitaire gagné par la déraison, d'un flic rongé par le sentiment d'être inutile et qui s'investit d'une mission presque divine, au dessus de la loi des hommes en tout cas. Et même si cette mission met en péril ses proches, sa femme et ses enfants, il doit aller au bout. Coyne se veut "juste un individu, un héros solitaire avec une ardoise propre".
Le roman est agréable et regorge de bonnes formules qui donnent aux dialogues une verdeur que le lecteur est en droit d'attendre ici : la plus grande part du roman se déroule dans la rue, entre patrouilles de flic et errances solitaires. L'écriture est juste, touchant au but le plus souvent. "Des abrutis puant l'after-shave. Des cous aussi gros que des conduites d'égouts. Arborant le smoking ou le costume à boutonnage croisé avec la fierté de celui qui a fait poser du double vitrage chez lui." Cette description des videurs à l'entrée d'une boîte de nuit nous en dit autant sur ces cerbères de pacotilles que sur Coyne lui même, trop à l'étroit, encore, dans son quotidien de banlieue pavillonnaire.
L'histoire du flic solitaire face à des truands abrutis menés par un cerveau n'a rien d'original. L'ensemble a même un côté moralisateur : les méchants en prison et la famille, y a que ça de vrai. Mais le traitement opéré par Hugo Hamilton fait de Déjanté une version noire des Gens de Dublin sur laquelle flotte un parfum de désenchantement qui pousse au sacrifice libérateur : une vision sombre de l'Irlande contemporaine mais pas forcément sans espoir.

Citation

Il faut trouver le lien entre une merde et le trou du cul dont elle est sortie.

Rédacteur: Jean-Claude Lalumière mercredi 07 octobre 2009
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page