Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'allemand par Patrick Démerin
Arles : Babel, mars 2016
416 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-330-06117-3
Coll. "Noir", 153
Les trois jours de l'aigle
On se fait souvent des idées fausses y compris sur nos proches voisins. On pourrait penser que nos voisins allemands sont des êtres rigoristes, traumatisés par le passé nazi et qui se contentent d'offrir leurs machines outils à travers le monde. De fait, ils ont évolué comme tout le monde et leurs rangs comportent des hommes politiques corrompus, des hauts fonctionnaires qui ne songent qu'à leur carrière, des industriels dont le but principal est de s'enrichir quelles que soient les conditions. Le Produit National Brut augmente aussi grâcce à la vente d'armes perfectionnées, et leur armée commence à s'illustrer sur les champs de "maintien de la paix" à travers le monde.
Katja Rittmer est l'une des rares femmes soldate. Formée aux combat, elle se trouve avec ses frères d'arme au cœur des combats en Afghanistan. Lorsque sa patrouille tombe dans une embuscade des talibans, seule survivante, elle découvre que ses assaillants ont utilisé des armes technologiques pointues qu'ils ne devraient pas avoir et qui ont été élaborées en Allemagne. L'entreprise incriminée fait appel pour se défendre à l'avocate Valerie Weymann. Devant le mutisme du gouvernement et certaines accointances, Katja Rittmer décide de venger ses camarades morts au combat. Son idée ? Revenir semer le trouble en Allemagne en posant des bombes, et forcer les coupables à se dénoncer. Eric Mayer, un officier des services secrets allemands, et l'un de ses homologues américains (car un sénateur des États-Unis participait aux magouilles d'un groupe d'armement allemand qui détient les usines Larenz) sont chargés de tenter de résoudre le problème. Mais cette résolution passe-t-elle par la mort de Katja Rittmer ou sa mise hors d'état de nuire et son arrestation ? Eric Mayer peut-être un peu critique à l'égard de sa hiérarchie risque de tomber lui aussi dans un piège pour le coincer.
La Marionnette, deuxième roman qui met en scène l'avocate Valerie Weymann, est un roman noir dans la mesure où c'est un ouvrage cynique : corruptions à tous niveaux, volonté des gouvernements même honnêtes, de camoufler les magouilles de certains de leurs membres, coups tordus des uns et des autres. Le récit alterne entre les espaces torrides de l'Afghanistan et les coulisses feutrées des ministères berlinois, mais y a-t-il vraiment une profonde différence ? Sur le modèle classique des pièges et des contre-pièges, sur l'itinéraire d'un citoyen seul (ou presque) contre les pouvoirs, le thriller a offert des romans exceptionnels comme ceux de James Grady, et des textes intéressants, sensibles, plus classiques, plus linéaires, d'honnêtes travaux de bons artisans comme le présent volume.
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2014
Citation
On lui donnerait des informations, peut-être même dès le lendemain, mais filtrées, triées. Public-compatibles. Ce n'est pas ce qu'elle voulait.