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En rose et noir
Les romans policiers qui jouent dans la veine comique sont peu légions. Même s'il existe de glorieux ancêtres ou prédecesseurs comme San-Antonio, Charles Exbrayat, Janet Evanovitch, Donald Westlake ou Tim Dorsey, le mélange ent sur k-librere le côté noir de l'humanité et le besoin de le peindre en rose n'est pas toujours évident à concevoir, ni même à mettre en musique. Sophie Henaff avait déjà joliment tenté le coup avec Poulets grillés. Dans son premier roman, afin d'améliorer les statistiques, un chef de la police avait décidé de réunir tous les bras cassés dans une même brigade. Ainsi, seuls ce groupe cumulerait tous les futurs échecs de la police. Malheureusement, leur première enquête avait non seulement été une réussite, mais elle avait surtout mis en cause un policier haut gradé. Pour cette deuxième affaire, on va encore essayer de compliquer la tâche de la dite brigade dirigée par le commissaire Anne Capestan. Celle-ci récupère Saint-Lô, une nouvelle recrue sorti tout droit de l'hôpital psychiatrique et qui se prend pour d'Artagnan. S'y ajoute Ratafia, le rat policier. Quant au meurtre c'est encore plus compliqué. D'une part, il est triple et la première victime est un honnête commerçant retrouvé mort - mort annoncée par avance via son inscription sur le monument au mort de la commune -, et en fouillant on découvre que ce paisible mort n'avait pas de passé... D'autre part, quand l'équipe creuse l'histoire de cette mort mystérieuse, à laquelle d'autres enquêtes vont s'agglomérer, l'un des suspects qui arrivent en ligne de mire n'est autre qu'un policier à la retraite qui a été en plus le beau-père du commissaire Anne Capestan, chargée de gérer l'équipe des Poulets grillés ! L'enquête avance son train de sénateur et permet à chacun de mettre en avant ses qualités ou ses défauts, dans de petites saynètes humoristiques (l'un des policiers est un danger public au volant, donc on lui confie une voiture de course ce qui le tétanise et rend difficile les filatures !, et celui qui se prend pour d'Artagnan continue la poursuite en prenant un âne qui promène les touristes), mais elle n'est aucunement un faire-valoir des dérives drôles. L'intrigue reste réellement une enquête, très classique, un peu prévisible, mais emportée par le tourbillon d'un texte feelgood book, comme on dit maintenant. En ces temps maussades... rire est bon !
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°55
Citation
Un rat à poils brun, intrigué sans doute par l'irruption du chien, dépassait de la poche de veste du capitaine. Ses moustaches balayaient l'air à la recherche d'éclaircissements.