Mortel sabbat

John, ici présent, est pratiquement le meilleur que vous puissiez trouver. Il est voleur dès le matin à son réveil et il l'est encore le soir quand il va se coucher. Jamais une pensée honnête ne lui a traversé la tête. S'il avait une tournure d'esprit plus tortueuse encore, vous pourriez vous servir de lui comme d'un tire-bouchon.
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Roman - Policier

Mortel sabbat

Énigme - Braquage/Cambriolage MAJ mercredi 22 juin 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 24 €

Douglas Preston & Lincoln Child
Crimson Shore - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, mai 2016
370 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-1882-6
Coll. "Suspense"

Énigme en diable

L'inspecteur Pendergast est contacté par Percival Lake, un sculpteur qu'il admire car on a volé sa collection de vins fins dans la cave d'un phare désaffecté. Phare que Lake et sa compagne occupent dans la petite ville d'Exmouth. Contrairement à ses principes, Pendergast accepte de mener l'enquête — en échange d'une bouteille extrêmement rare en guise de défraiement... Examinant la cave pillée, Pendergast découvre une niche secrète avec des chaînes — et un minuscule os tombé à terre. Une fois analysé, la datation de cet os démontre qu'il pourrait appartenir au capitaine du SS Pembroke Castle, un navire qui a disparu au large d'Exmouth en 1888. Le but du cambriolage était donc de s'emparer du squelette dissimulé depuis deux siècles et non des bouteilles. Mais pourquoi ? Pourquoi une main inconnue assassine-t-elle un historien local qui s'intéressait au bateau ? Quel est surtout rapport avec un culte sataniste venu de Salem qui se serait installé sur le rivage ?
Ce nouveau volet des enquêtes de Pendergast reste dans la droite lignée de ses prédécesseurs : une petite ville portant un lourd secret lié à un crime commis dans le passé, une série d'énigmes (les superstitions locales, entre sorcellerie, démons et spectre des marais, sont dignes d'une compilation d'épisodes de Scooby-Doo !), et sans déflorer, après la résolution de la première énigme, la plongée dans l'horreur évoque à la fois Les Murmures de la nuit et La Peur qui rôde de Lovecraft et ses souterrains hantés de créatures dégénérées. On retrouve toujours cette culture pulp qui imprègne les auteurs, cependant capables de la transcender et, faute d'innovation dans la structure, le personnage de Pendergast est plus travaillé avec ses maniaqueries parfois proches de la pédanterie. Avec également son don de manipulateur vu par les yeux d'une Constance Greene plus glaciale que jamais, il tient tant de Sherlock Holmes que d'Hercule Poirot. C'est-à-dire qu'il oscille entre le héros et l'anti-héros qui, cette fois, n'est pas infaillible et bénéficie des intuitions de Constance, comme une nouvelle démonstration de la science de Douglas Preston et de Lincoln Child, qui savent qu'un protagoniste inoxydable serait moins intéressant — ce qui ne l'empêche pas de résoudre un nombre impressionnant d'énigmes. Les pinailleurs regretteront les "intuitions" du détective qui frôlent le deus ex machina, et quelques infimes invraisemblances, plus la fameuse tarte à la crème qui veut que l'ADN permette de déterminer la race d'une victime, ce qui est scientifiquement faux ! Mais peut-être est-ce un clin d'œil volontaire de ces spécialistes ès-culture populaire ? Dans la grande tradition, la fin est à la fois satisfaisante et ouverte, promettant le retour d'un personnage nullement nommé, mais cru mort. Pour en savoir plus, rendez-vous au prochain épisode !

Citation

Pendergast se glissa sous la bande jaune et s'approcha du corps, Constance sur les talons. Gavin aurait donné cher pour savoir ce qu'elle pensait à la vue du cadavre.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 22 juin 2016
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