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The End of the world running club
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Australie) par David Fauquemberg
Paris : Hugo, juin 2016
558 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7556-2397-0
Coll. "Thriller"
Série B. apocalyptique
Avec The End of the world running club, premier roman traduit en français de l'Australien résidant en Grande-Bretagne, Adrian J. Walker, nous allons assister à l'irruption de la violence dans le quotidien calme d'un personnage qui va être obligé de se surpasser pour surmonter les difficultés. Quel meilleur moyen pour commencer un roman que de présenter Edgar Hill, jeune homme de trente-cinq ans, qui s'empâte, qui se pose des questions sur sa vie conjugale et familiale, qui se considère comme un père de famille assez absent (et heureux de l'être), dans une banlieue de la classe moyenne ? Et puis un dimanche, au petit matin, l'impensable arrive : une pluie de météorites tombe sur la Terre et va dévaster l'Angleterre. Edgar Hill va devoir se surpasser pour protéger et sauver sa famille (on pourrait même dire gravir sa colline eu égard à son nom en anglais)...
Vous l'aurez compris nous sommes face à un roman apocalyptique avec évidemment fin du monde à la clé. Adrian J. Walker va passer par les standards du genre avec un début où le héros et sa famille se cachent dans leur cave tandis que des gens moins prévoyants tentent de rentrer dans leur abri, des villes dévastées, des carcasses de voitures pourrissant dans de gigantesques embouteillages, des tentatives de solidarité en même temps que des individualismes forcenés. D'un côté quelques militaires qui tentent de recueillir les survivants et de les aider à survivre jusqu'à l'arrivée des secours, de l'autre des bandes de d'outlaws qui se contentent de piller et de vivoter en attendant que les provisions disparaissent, des communautés qui tentent de s'organiser et virent parfois à l'organisation fasciste, des individus qui pratiquent le retour à la nature et n'hésitent pas à devenir cannibales, façon L'Auberge rouge.
Le roman est initiatique en cela qu'il se déroule en plusieurs étapes pour son protagoniste. Edgar Hill est un lâche, un couard qui peu à peu comprend les choses. Alors qu'il est en ville à la recherche de nourriture, des sauveteurs récupèrent sa famille et l'emmène en Cornouailles au sud du pays. Alors Edgar Hill doit à présent, avec quelques amis qu'il s'est forgé dans l'adversité, traverser le pays, au pas de course pour les rejoindre avant qu'ils n'embarquent pour un pays lointain et protégé. Le récit, très balisé, est raconté de manière éminemment classique, porté par les événements qu'il décrit et les rencontres avec des personnages pittoresques (qu'ils soient dangereux comme une famille paysanne que l'on croit toute droit sortie de Délivrance ou déjantés comme un vieil aristocrate qui a décidé de mourir dans le manoir familial), des gens qui décident de résister ou qui sombrent. Surtout Edgar Hill se révèle de manière logique dans une nouvelle version de lui-même, se dépassant dans l'adversité, et l'auteur ne se livre pas aux pirouettes faciles de l'happy end final. The End of the world running club se révèle donc être une bonne série B., intelligente et bien construite, fine et sensible, qui se lit avec plaisir en rapidité, porté par des personnages vivants et des descriptions claires et précises.
Citation
Nous sommes comme des ermites vivant dans les greniers de grandes maisons, sur des collines solitaires, et nous nous observons les uns les autres à travers des télescopes défectueux.