Metropol. 1, Corps-à-Corps

Ce fut une réception raffinée, en smoking et nœud papillon, par une nuit douce et sans nuages [...] Il serait alors frappé par le nombre de personnes mentionnées récemment dans la presse locale pour avoir tué, ou été tuées, qui avaient assisté à la collecte de fonds.
Dennis Lehane - Ce monde disparu
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

Metropol. 1, Corps-à-Corps

Historique - Social - Urbain MAJ jeudi 13 octobre 2016

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,95 €

Martin Holmèn
Clinch - 2013
Traduit du suédois par Marina Heide
Paris : Hugo, septembre 2016
356 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-7556-2473-1
Coll. "Thriller"

Du rififi dans la neige

Voici cette fois "l'auteur suédois le plus prometteur du moment" (bon, on évite au moins la cinquantième "Reine du polar nordique", ça ne mange pas de pain, comme on dit, puisque ça n'engage que l'avenir, il aura une seconde chance si ce livre-ci est raté), salué par des "critiques enthousiastes" (deux phrases en ce sens sont en effet citées en quatrième de couverture). Voyons de plus près ce qu'il en est. Nous sommes dans les quartiers populaires de Stockholm au début des années 1930 (celles de la Prohibition, du chômage et de la misère populaire), plus particulièrement dans la nuit et la neige de la seconde moitié du mois de décembre. Le narrateur à la première personne est un certain Harry Kvist, boxeur recyclé dans le recouvrement de créances et autres petits boulots peu glorieux. Au début du roman, il est recruté par la victime d'une escroquerie pour s'intéresser à un dénommé Zetterberg, qui l'a floué de deux mille couronnes. Il y a quinze pour cent de prime à la clé, pour le motiver. Deux ou trois arguments frappants de la part de l'ancien champion du noble art suffisent à convaincre l'indélicat de régulariser la situation le lendemain. En sortant, mission accomplie, Kvist croise Sonja, une prostituée, puis est dragué par un jeune homosexuel qui a flairé ses penchants réels et avec qui il a un moment d'intimité avant de le laisser K.O. Mais, le lendemain, lorsqu'il va récupérer la somme, il est accueilli par la nouvelle que Zetterberg n'est plus de ce monde. Perte sèche pour lui, mais c'est les aléas du métier. Peu après, la police utilise la manière forte pour l'arrêter chez lui et l'inculper de meurtre. Libéré faute de preuves, il sillonne la ville à la recherche de Sonja, dont le témoignage pourrait l'innocenter. Cela lui veut d'être témoin de deux meurtres et de manquer de peu d'être abattu lui-même. Tout ce à quoi il parvient, avant la fin de la première partie, c'est donc à se faire confier une nouvelle mission de confiance par la femme d'un millionnaire. Changement de décor dans la seconde : nous évoluons dans les milieux chics de la capitale suédoise, car Kvist mène maintenant une existence de gigolo auprès de sa riche patronne. Pas vraiment le genre d'endroits où retrouver Sonja, encore que... Le monde est petit et Kvist n'est pas au bout de ses surprises. Tout cela, y compris le dénouement, est fort bien concocté. Le travail de reconstitution est minutieux et convaincant (au point que le pittoresque l'emporte très largement sur l'intrigue, avec une profusion de détails qui trahissent l'historien de métier), et la plume alerte, même si la traduction peine à être à la hauteur. La lecture est aisée et distrayante, le ton souvent drôle, surtout dans les dialogues, et on peut estimer que la promesse publicitaire est (pour une fois) assez bien tenue. Mais il importera de transformer l'essai dans Metropol II et III (car cet ouvrage nous est présenté comme le premier d'une trilogie). À suivre, donc.

Citation

Mes muscles sont engourdis comme si j'avais disputé quinze rounds à la suite. Une longue et froide promenade m'attend jusqu'à mon appartement de Sibirien. Je grelotte déjà.

Rédacteur: Philippe Bouquet jeudi 13 octobre 2016
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page