Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
304 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-36749-036-6
Coll. "ArtNoir"
Abba la monnaie
Voilà un titre bien trouvé pour une comédie dynamique sur le thème du tableau volé. Henri Bonetti, ex-cadre bancaire, est déjà auteur de deux ouvrages dans la même collection "ArtNoir" de chez Cohen & Cohen , L'Odeur du ciel et Spéculations sur la mort d'un artiste. Ici, il revisite son style en se mettant sous le patronage des aventures de Donald Westlake. Pour des carambouilles marseillaises autour d'un Monet planqué dans l'une des riches villas d'un grand banquier en retraite forcée (avec golden parachute), il met en scène des groupes de personnages hauts en couleur qui vont interagir, entre eux et en bloc. Un grand banquier, sa femme et son avocat ; un petit banquier, sa femme et deux sous-fifres ; un vieux parrain corse et ses deux neveux jumeaux. Ces trois groupes se passent et se repassent le tableau tandis que le beau détective des assurances Hitchcock mène l'enquête. Incroyable ! Ce détective vit une passion torride avec une très belle inspectrice des impôts qui persécute depuis longtemps le grand banquier exilé fiscal. Le monde est bien petit. Surtout que cette belle inspectrice des impôts a noué connaissance au marché près de chez elle avec un vieux juif qui s'avérera descendant du propriétaire originel du tableau !
Visiblement, Henri Bonetti s'est fait plaisir en concevant cette comédie aux dialogues humoristiques et en privilégiant les digressions. L'humour tolérant difficilement des morts d'hommes, il n'y en aura pas. Les figurants, comme les gardiens du lotissement chic ou le majordome du gros banquier, sont à l'avenant. Pas de psychologie, ni de psychopathes, mais un traitement dans une écriture toujours rigoureuse. L'utilisation des francs difficilement adaptés en euros date le livre du tout début des années 2000, tout comme l'ouverture de la ligne très grande vitesse entre Marseille et Paris et l'attentat des Twin Towers.
On aime les remarques sur les mœurs bancaires, les indications sur les parcours mystérieux de certaines œuvres au moment de la guerre, ainsi que les facilités d'expertises pour blanchir un tableau.
Citation
C'était peut-être vrai que les choses avaient changé pendant qu'Ange était au trou. Jamais un malfrat de son époque n'aurait parlé de lisibilité ou de rigueur.