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Il a été gagné par les haines du monde, terré dans son appartement, fenêtres closes, rideaux tirés sur le printemps puis l'été, écoutant les nouvelles en boucle, les guerres et les tortures, les massacres et les ignominies, les déplacements et les migrations internes.
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Roman - Policier

Au plus près

Social - Corruption - Urbain MAJ mardi 25 octobre 2016

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Joy Castro
Nearer Home - 2013
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Thomas Bauduret
Paris : Gallimard, avril 2016
304 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-07-014549-2
Coll. "Série noire"

Du danger de trop fouiner

L'ouragan Katrina et son extension sous forme de série télé Treme ont récemment mis La Nouvelle-Orléans sur le devant de l'actualité. On connaît principalement le détective Dave Robicheaux, imaginé par l'immense James Lee Burke, qui traîne ses guêtres dans les bas-fonds et les milieux huppés de la ville. Souvent les communautés latinos y sont évoquées. Joy Castro, sans doute à cause de ses origines, met en scène justement cette communauté et notamment à travers les exilés cubains qui, depuis Oliver Stone et son JFK (et ce sans parler du sort que leur a réservé James Ellroy), ont mauvaise presse.
L'héroïne du roman est Nola Céspedes, une jeune femme d'origine cubaine devenue journaliste au Times-Picayune. Victime d'un viol, elle a abattu son agresseur et cette mort pèse sur sa vie. Elle tente cependant de faire son travail le plus consciencieusement possible. Un jour, en effectuant son jogging, elle découvre le corps d'une autre joggeuse, assassinée, avec les traces d'un rituel religieux sur son corps. Elle reconnaît en la victime l'un de ses anciennes professeurs de journalisme. Alors, elle fouille ses papiers et sa vie privée, ce qui va susciter de nombreux drames. D'une part, la victime enquêtait sur deux affaires sensibles - la possible corruption d'un sénateur local et celle d'un homme abattu par la police dans des circonstances un peu étranges -, et d'autre part, même si la victime avait un mari très gentil et sympathique, il n'en demeure pas moins qu'elle avait une aventure compliquée avec l'un de ses étudiants. Plus l'enquête journalistique avance, plus les témoins potentiels sont retrouvés morts sans que de véritables indices apparaissent. Durant ce temps, l'héroïne papote avec des copines, s'occupe d'une jeune adolescente de son voisinage, se demande si elle ne va pas tomber amoureuse du beau veuf (même si la découverte de l'amant poignardé à quelques mètres du dit veuf au milieu d'un concert la refroidit un peu) ou du garde du corps ténébreux du sénateur.
L'enquête est éminemment classique et va révéler les turpitudes des uns et des autres, les alibis commodes que chacun se donne pour faire ce qui l'arrange en prétendant qu'il agit pour le bien des autres. Chaque pas pour faire avancer la vérité est l'occasion de soulever quelques coins poussiéreux et de renforcer sa conviction pessimiste sur la nature de l'humanité. Au milieu de ce cloaque, le personnage central essaie de mener une vie saine, de voir progresser les choses, d'offrir un peu de soleil au milieu de la grisaille environnante. Derrière un traumatisme qui pèse sur son mental, Nola Céspedes tente de positiver. Joy Castro a créé une série sympathique, dans la bonne moyenne du genre, mais qui reste anecdotique, sans un petit plus qui la rendrait forte et prenante. C'est un peu plus qu'une très bonne version d'un scénario pour série télévisée, et assez calibré.

Citation

J'ai rencontré Bento il y a maintenant un an, un an depuis que j'ai ramené mon premier scoop, une histoire de délinquants sexuels qui m'a permis de décrocher la rubrique criminelle au Times-Picayune. Un an depuis que j'ai entamé une thérapie pour des troubles liés au stress post-traumatique. Un an depuis que j'ai abattu l'homme qui m'avait violée quand j'avais huit ans.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 25 octobre 2016
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