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Le Mage de l'hôtel royal
Grand format
Inédit
Tout public
190 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8159-1422-2
Coll. "Noire"
Intrigue somnolente
Tout commence comme dans une intrigue d'Agatha Christie. Nous sommes dans un calme et luxueux palace des bords du lac Léman. Farazdi, un Iranien venu présenter un spectacle de magie, est retrouvé empoisonné. Premier mystère : qui a eu l'idée saugrenue de vouloir assassiner un musulman très pratiquant en versant du poison dans une bouteille de vin de son petit réfrigérateur personnel ? Est-ce l'homme venu lui rendre visite quelques instants avant sa mort et qui a fui ? Est-ce la prostituée, elle même d'origine iranienne, venue dans sa chambre ? Et pourquoi ces deux personnes censées ne pas se connaître se trouvaient-elles ensembles quelques jours plus tôt, de l'autre côté du lac, en Suisse, avec Parviz, un espion iranien qui travaillerait en fait pour les services secrets américains ? Enfin, la vérité se dévoilerait-elle dans le livre d'alchimie que possédait le mort ? Ce livre d'alchimie d'un célèbre savant iranien est un bon symbole de ce qu'est le roman de Nahiri Nahapétian : de la piste ésotérique du début, on va glisser vers le code secret et découvrir que c'est en plus un livre apocryphe. Toutes les pistes sont ainsi faussées. De plus, le mort ayant été retrouvé en France, l'enquête est confiée à Florence Nakash, une femme agent secret au sein de la fameuse DGSE et qui a justement été une disciple de Parviz, du temps où il jouait un double (triple ?) jeu. D'une piste très ordinaire on glisse vers le meurtre politique car la victime était au cœur des luttes de pouvoir entre les réformateurs et les conservateurs dans le gouvernement iranien (quelques détails évoquent aussi les dissensions entre services ou entre groupes dans un service, à l'intérieur de la communauté du renseignement français), et il était chargé de travailler sur une nouvelle conférence secrète autour de la prolifération nucléaire. Le roman se situe au départ dans les eaux calmes et troubles des lacs franco-suisses. Et il a bien du mal à sortir de cette torpeur que l'on suppose à la fois aux villes d'eau et aux abords de nos voisins helvètes. Même si Nahiri Nahapétian donne un arrière-plan grâce au passé de son héroine, l'ouvrage reste de facture et de style résolument classique, énonçant quelques informations sur l'Iran actuel, mais sans rien dévoiler de vraiment captivant ni extraordinaire. Si le mage de l'hôtel était capable d'endormir les spectateurs par l'hypnose, Nahiri Nahapétian n'est pas loin de réussir le même exploit avec ses lecteurs.
Citation
Parviz n'avait pourtant rien d'un être torturé. D'une humeur toujours égale, c'était un amoureux de la vie, des femmes... Était-ce parce qu'elle attendait son retour que Florence se réveilla à l'aube pour guetter sa voiture par la fenêtre ?