Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Bondil
Paris : Rivages, janvier 2015
328 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2955-7
Coll. "Noir", 977
Avoir les Crowe
Raylan, dernier roman de l'Américain Elmore Leonard, est un western contemporain aux intrigues multiples qui donnent une impression d'éclatement et d'imperfection. Raylan, c'est Raylan Givens, un marshal solitaire contemporain aux méthodes personnelles et surtout peu orthodoxes que l'on a pu croiser dans la série télévisée Justified, inspirée de deux romans précédents de l'auteur, Pronto et Beyrouth-Miami. Contrairement à ce qu'il est dans Justified, Raylan Givens ne se sert pas tant de son arme de service. Il tarde à prendre cette décision ultime souvent à son plus grand désarroi. Mais les individus qu'il pourchasse dans ce roman pourraient, eux, bien être tout droit sortis de la série TV. Dans ce roman, c'est un homme qui se fie à son intuition. Une intuition masculine dont il va bien avoir besoin au moment de croiser de redoutables personnages féminins. Ne vous y fiez pas, si l'histoire débute avec une enquête sur les odieux frères Crowe, dealers patentés sous la coupe de leur patriarche qui tient un drugstore, elle ne tarde pas à prendre de multiples chemins de traverse pour nous faire rencontrer une infirmière qui s'essaie macabrement au trafic d'organes assujetti au chantage, la représentante légale d'une compagnie minière qui résout les problèmes arme au poing, une adolescente championne de poker qui a perdu en une soirée vingt mille dollars et un trio de strip-teaseuses braqueuses de banques complètement stone. Partout où il va, Raylan est précédé de sa notoriété. Sa rouerie et son impudence font qu'il lui arrive de nombreuses démêlées dont la moindre n'est pas de se retrouver gisant nu et inconscient dans une baignoire de motel en attente contrainte du retrait de ses reins. L'homme est un justicier intègre qui ne se permet que peu d'écarts et qui sait pertinemment qu'il ne faut pas tomber dans les bras de femmes forcément fatales. Il n'en demeure pas moins un fils de minier prompte à défendre ses pairs en proie à des conflits sociaux, sociétaux et écologiques. Sous des couverts inflexibles, c'est un humaniste qui se méconnait, et sa lutte demeure celle des opprimés contre les nantis de ce pays. C'est décousu, ce qui explique que l'ensemble se lit comme un roman-feuilleton. Mais il y a du rythme, de l'action et des scènes typiques d'Elmore Leonard. Haletant !
Citation
Cuba aimait voir la façon dont ses yeux se chargeaient de tendresse en le regardant. Une femme cool animée de mauvaises intentions. Ce qu'on peut trouver de mieux.