Terminus Elicius

Dans les affaires, il faut savoir mettre son orgueil de côté. Après l'été, quand on aura repris notre souffle, on y repensera. On pourra soit discuter avec Chef Gu pour envoyer Yongkang en prison, soit régler cette histoire nous-mêmes. Là, ce n'est pas le moment. Et puis je préfère attendre de voir ce que Yongkang a en tête.
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Roman - Thriller

Terminus Elicius

Vengeance MAJ jeudi 12 janvier 2017

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 15 €

Karine Giébel
Karine Giébel (nouvelle)
Paris : Belfond, novembre 2017
330 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-7144-7502-2
Coll. "Littérature française"

Deux Ex

Jeanne est de celle que personne ne remarque, menant une vie étriquée en compagnie de sa mère. Chaque jour, elle prend le même train pour Marseille, où elle travaille comme secrétaire au commissariat. Là où le capitaine Esposito et son équipe sont sur les dents : deux meurtres sur les bras et un mode opératoire donnant à penser qu'un tueur en série sévit. Le soir, sous son siège de train, toujours le même, Jeanne trouve une lettre qui lui est destinée, signée Elicius — un des noms du dieu Jupiter. Un interlocuteur qui veut faire d'elle sa confidente... mais qui avoue être l'assassin que poursuit Esposito, agissant par vengeance. Une vengeance qui pourrait bien rejoindre la traumatisme qui a fait de Jeanne ce qu'elle est... Que va faire Jeanne maintenant que quelqu'un a enfin posé les yeux sur elle ? Qui est Elicius - un monstre ou une victime ?
Drôle de politique commerciale que de présenter ce titre de plus de dix ans, ayant déjà été publié à La Vie du rail en 2004, comme une nouveauté... Au moins, ils n'ont pas changé le titre pour duper le chaland, comme certains éditeurs moins scrupuleux  ! On connaît donc déjà ce roman, premier de Karine Giébel, qui rentrerait sans doute aujourd'hui dans le cadre du "suspense romantique". Mais aux Harlequinades, Karine Giébel apporte toute sa sympathie aux gueules cassées, à ceux qui souffrent et se déchirent. Et si le point de départ n'est pas fondamentalement neuf, ce roman relativement court (mais écrit gros dans cette édition...) n'étire jamais son propos, ne manque pas de sincérité et porte en lui les prémices de l'œuvre de l'auteur — même si on n'attendait pas d'elle l'électrochoc que reste son roman suivant, le fuligineux Meurtres pour rédemption, incontestablement son chef d'œuvre à ce jour. En guise de bonus, une nouvelle inédite, chronique glaçante d'un fait divers, prouve la maîtrise de l'auteur sur du format court. Dommage que la nouvelle soit si déconsidérée en France...

Citation

Elle aimait l'exactitude et détestait les approximations. Ce qui n'était pas parfait, ce qui n'était pas à sa place. Les livres écornés, les crayons mal taillés, les vêtements mal repassés. Les hommes mal rasés.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 12 janvier 2017
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