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La Fille en rouge
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (pays de Galles) par Pierre Ménard
Paris : Denoël, septembre 2016
432 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-207-13143-5
Lorsque l'enfant disparaît
Depuis son divorce, Beth élève seule sa fille Carmel. Cette dernière vit dans sans monde et voit des choses parfois étranges. C'est ainsi qu'elle attire l'attention d'un prédicateur américain, en déplacement sur le sol anglais, qui voit en elle la réincarnation de sa propre fille, avec laquelle il sillonnait les États-Unis pour effectuer des miracles par imposition des mains. Depuis la mort de sa fille, il tire le diable par la queue, lui et sa compagne, une Mexicaine et ses deux filles. Profitant d'un salon du livre où la mère et la fille sont séparées par la foule, le prédicateur prend la jeune fille, lui fait croire qu'il est son grand-père - Beth ayant rompu les ponts avec sa famille -, et que sa mère est morte. Il l'endort, la cache et l'emmène aux États-Unis où il va essayer de renouer avec son duo miraculeux, conscient que la jeune fille a elle aussi des pouvoirs de guérison. Pendant ce temps, Beth, seule, renoue avec son ex-mari et la nouvelle compagne de celui-ci, et pense sans cesse à sa fille. Enlevée par un pédophile ? Tuée ? Beth s'obstine à penser qu'elle est vivante mais ne peut rien faire...
Le récit se construit en chapitres alternés avec d'un côté la vie quotidienne de la mère, une femme simple qui ne possède aucun moyen d'influer sur l'enquête. C'est avec un luxe de détails, sa plongée dans l'angoisse, puis la lente façon dont elle se reconstruit (en partie, car qui pourrait oublier un enfant disparu dont on ne sait plus rien ?). De l'autre, nous allons voir la vie de Carmel qui tente de comprendre ce qui se passe, croit réellement que ses parents l'ont laissé tomber, et est réellement capable de miracles en imposant les mains. Une vie aux marges de la société américaine, peuplée de mouvements religieux charismatiques et avec une précarité financière inquiétante.
Ce premier roman de Kate Hamer est sorti dans une collection généraliste ce qui se comprend car il n'a rien de polar. Ce qui intéresse l'auteur c'est la description de ces deux personnages et de leurs tentatives pour essayer de survivre dans un monde qui, sans être hostile, est peu hospitalier. Le récit en parallèle enlève une grande partie du suspense, même si l'auteur parvient régulièrement à laisser douter le lecteur sur la suite de l'intrigue : le prédicateur a des moments de violence, la jeune fille laissée seule sur les routes américaines pourrait être attaquée sans que personne ne sache rien, la mère oscille entre abattement et crises de foi pour sa fille. Ces éléments psychologiques font le sel d'un récit plus destiné à un public habitué aux best-sellers et aux livres de "club" qu'à des amateurs de polars noirs qui attendraient un peu plus de rythme et de suspense.
Citation
Je m'arrête toujours à son huitième anniversaire, incapable d'aller plus loin. Le jour de son huitième anniversaire, lorsque nous sommes allés voir le labyrinthe.