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Mort à Milano Centrale
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'italien par Anaïs Bokobza
Paris : Calmann-Lévy, novembre 2016
306 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-5733-6
Milan calibre 9
Steffania Valenti enquête sur une voiture mitraillée par des inconnus non loin du lac de Côme. Il s'avère vite qu'il ne s'agit pas d'un assassinat : les agresseurs voulaient récupérer quelque chose que détenait le défunt. Quelque chose de petit, comme une clé USB... Or la voiture de la victime est une énigme en elle-même en ce qu'elle n'avait quasiment pas servi en vingt ans. Stefania Valenti va alors remonter jusqu'à une banque où se cache ce qui pourrait menacer des personnages influents d'Italie. Mais pour ça, selon les derniers mots d'un agonisant, il lui faut résoudre le mystère de "celle qui est morte deux fois"...
La ville italienne de Milan avait un peu disparu du paysage du polar depuis l'œuvre de Giorgio Scerbanenco, source ou inspiration des polizzioteschi des années 1970, ces films noirs âpres et violents signés Fernando di Leo (petit maître bien oublié aujourd'hui...). Amneris Magella et Giovanni Cocco, notre duo d'auteurs pour l'occasion, remettent donc la ville sur la carte avec cette série dont il s'agit du deuxième opus après Mort sur le lac. Avec cette enquête menant à la corruption politique, le crime international et des événements déroulés vingt ans plus tôt, il y avait de quoi faire un roman noir plein de bruit et de fureur ou un thriller industriel alambiqué, mais les auteurs ont choisi un ton plus décontracté. Cette enquête complexe, mais pas embrouillée, où l'action avance majoritairement en dialogue sans recherche stylistique particulière, ne cherche pas le gros effet et se déroule à un rythme languide comme un soir d'été italien. Ce qui pourrait être un défaut fait au contraire la différence de ce roman sans chichis qui, à trois cents pages pas spécialement tassées, n'étire jamais son propos. Du coup, sa petite musique est bien agréable entre deux pavés ambitieux. Le charme italien, quoi...
Citation
Parce que Milan, la vraie, grouillait de vie et pour la respirer, il fallait la vivre derrière les façades des immeubles, derrière les halls, à l'intérieur de ces vieilles cours dont peu de gens connaissaient l'existence. Il avait appris plus de choses dans le tram ou dans les bars, ou dans ces boutiques qui depuis avaient disparu, qu'en dix ans à l'école. Il avait eu une enfance pauvre. Mais il répétait toujours qu'il ne l'aurait jamais échangée contre une autre.