Contenu
Sans feu ni lieu
Grand format
Inédit
Tout public
Paris : Audiolib, février 2017
19 x 14 cm
ISBN 978-2-35641-931-6
Coll. "Chemins nocturnes"
Du homard de Nerval au crapaud de Kehlweiler...
Le Prince d'Aquitaine dans le Paris des ténébreux, un peu plus loin sur la droite, vous ne pouvez pas vous tromper. Mais un Prince déchu, tombé entre les mains de Clément Vauquer, ou presque. Une curiosité ce Clément. Accordéoniste stupide au plus haut point, mais d'une idiotie qui le dédouane, à ne jamais pouvoir se poser de questions. Aveugle donc, mené par un borgne. L'exécuteur parfait en somme. Accusé du meurtre de deux femmes. Peut-être un peu coupable du reste, mais au secours duquel vole la vieille Marthe, armée de ses anciens clients et ces derniers d'amis plus érudits les uns que les autres – les évangélistes chers à l'auteur et à toute lecture des romans de Fred Vargas, subtils marginaux ou plutôt, les enfants de leurs temps, ceux d'une société qui n'a su les employer, parfaitement symptomatiques de ce monde échoué où ils ont trouvé à évoluer avec plus d'intelligence que cette société ne saurait en avoir. Passionnés de poésie qui plus est, ce qui tombe bien à l'heure où le meurtrier s'est entiché de Nerval, l'inconsolé qui promenait son homard sous la tour Saint-Jacques, auquel répond l'enquêteur du roman, Louis Kehlweiler dit l'Allemand, qui trimbale son crapaud dans ses poches et entre deux intuitions de génie, rédige minutieusement la biographie de Bismarck... Un poème d'amour donc, comme jeu de piste macabre ! Fred Vargas excelle une fois encore dans la drôlerie, l'originalité. Excelle à dépeindre une galerie de personnages hauts en couleur. Borderline. Absurdes et qu'un Philippe Allard campe avec talent, le ton souvent haut perché, comme légèrement sur le fil lui-même, d'une diction toujours un peu, à peine, décalée pour dire ce qu'il y a d'impossible dans notre monde.
NdR - 1 CD MP3, 7 h 46 d'écoute.
Citation
Ma seule Étoile est morte, et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie.