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French Uranium
Grand format
Inédit
Tout public
412 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-35204-523-6
Coll. "Polar"
Une vérité à faire froid dans le dos
Nous sommes au soir du premier tour de l'élection présidentielle. C'est un moment difficile à vivre, pour beaucoup de gens, et notamment pour le Président en exercice qui se trouve face à un adversaire populiste qui le talonne de près. Aussi, lorsque l'on découvre son ministre de l'Intérieur pendu dans son propre bureau, l'agitation va bon train dans le Landerneau politico-médiatique. Et ça se complique encore lorsqu'il est annoncé que ce suicide serait dû à la mort de son fils, des mois plus tôt en Afrique, dans des circonstances étranges. Tout tourne à l'imbroglio quand son bras droit disparaît lui aussi en Afrique. En parallèle, nous allons suivre les aventures d'un policier nigérian, responsable de la brigade financière, soutien du président élu, qui enquête sur des malversations, sur les liens qu'entretient un louche homme d'affaires avec les industries de l'uranium. En même temps, nous observons les trajectoires de deux traders qui tentent de revenir à des sentiments plus altruistes et d'une journaliste russe, aveugle depuis qu'elle a été vitriolée. Alors que tout semble se tasser et que les dirigeants étouffent tranquillement l'affaire, un mystérieux Vlad diffuse par les biais des réseaux sociaux des informations capitales qui relancent les enquêtes. Tout le monde est sur les dents et certains n'hésiteront pas à utiliser de bien tortueuses combines pour comprendre qui publie ces informations.
Dans le roman, il y a une Russe dont le gouvernement étouffe la vérité, mais est-ce pire que le Nigeria où le président fraîchement élu et qui veut garder les mains propres se rend compte qu'il est impossible de gouverner sans se compromettre ? Alors qu'en est-il des démocraties ? Le duel qui se prépare avec ce deuxième tour de l'élection montre combien même les systèmes électifs semblent corrompus, viciés. French Uranium décrit le monde d'aujourd'hui tel qu'il est, c'est-à-dire complètement cynique et dérangeant : les multinationales engagent des tueurs, sitôt que la vérité peut émerger, on liquide, on fait pression sur les témoins, sur leurs familles, on rend fous les policiers qui enquêtent. Les homme politiques, les grands financiers, les grands groupes industriels se mélangent avec frénésie, dans les eaux troubles, s'appuyant sur les services secrets dont le but principal semble être d'étouffer les scandales plutôt que de protéger le pays, et si une partie de la vérité éclate, c'est peut-être plus pour répondre à des guerres intestines qu'à une volonté de vérité. L'exemple le plus frappant est peut-être à un moment où le Président envoie des policiers pour protéger la famille de son ami, mais la famille en question est plus effrayée qu'autre chose, car c'est bien la première fois qu'elle entendrait parler d'une police qui protège. Plus le récit avance, plus les magouilles deviennent écœurantes, plus les traquenards sont violents, plus le poids des horribles s'accentue. La fin de ce roman, sans rien déflorer, ressemble à une victoire à la Pyrrhus car si la vérité a éclaté, elle ne sera peut-être pas entendue, ni comprise, ni même acceptée. Elle n'intéressera peut-être même pas les Occidentaux gavés et béats. Et l'on se dit que la coécriture, de forme classique mais très efficace, faisant bien ressentir les tensions, les angoisses des personnages, par une journaliste politique et une juge qui a aussi fréquenté les milieux de la politique, doit se rapprocher à la frontière de la vérité... Cela fait frémir.
Citation
Il était en fin de course, tu sais bien. C'est même pitoyable comme les gens parlent de lui, il ne dérangeait plus personne.