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Grand format
Inédit
Tout public
208 p. ; illustrations en couleur ; 28 x 21 cm
ISBN 978-2-205-06397-4
Actualités
- 25/11 Prix littéraire: Résultat 2013 des trophées 813
À l'occasion de Paris polar qui s'est déroulé le week-end dernier, l'association 813 a tenu son assemblée générale et a décerné ses trophées. Rappelons que ceux-ci font l'objet d'un vote démocratique de tous les adhérents de l'association, et que les votes se déroulent en deux temps. Chaque adhérent propose son lauréat pour chaque trophée, par la suite, les ouvrages cités le plus souvent font partie d'une seule et ultime sélection qui est à nouveau soumise à la sagacité de ces amateurs de polars - chacun ayant la même incidence. Au cours de la soirée de l'association 813 ont été récompensés :
Trophée du roman francophone ou recueil de nouvelles :
- Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir").
Trophée Michèle Witta du roman étranger ou recueil de nouvelles :
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique").
Trophée Maurice Renault (essai, article de presse, magazine...) :
- L'Indic, revue de l'association Fondu au noir.
Trophée bande dessinée :
- Blast. 3, La Tête la première, de Larcenet (Dargaud).
Les Trophées 813 décernés aux romans confirment la tendance observée cette année avec deux multiprimés pour leurs premiers romans. Nous ne pouvons nous empêcher de nous féliciter de l'obtention du Trophée Maurice Renault à L'Indic, la revue de l'association Fondu au Noir orchestrée par Caroline de Benedetti et Émeric Cloche.
Rappel des différentes sélections des Trophées
Liens : Le Dernier Lapon |Le Diable, tout le temps |Olivier Truc |Patrick Raynal |Caroline de Benedetti |Émeric Cloche |Manu Larcenet |813 |Fondu au noir |L'Indic | Paris Polar - 04/06 Prix littéraire: Blast reçoit le 21e prix des Libraires de bande dessinée
La fatalité du grille-pain
Dans un commissariat de police, Polza Mancini, un homme obèse, est interrogé par deux flics. On comprend qu'il y a eu meurtre. Ou meurtres. A priori, déjà, celui de sa femme. Polza (ça vient de "POmni Leninskie ZAvietski" : "souviens-toi des préceptes de Lénine") raconte alors sa vie devant des policiers qui rongent leur frein pour ne pas qu'il se referme comme une huitre.
Le cordon ombilical d'avec son père, il n'a fini par le couper que lorsque ce dernier est mort à l'hôpital. Un père étonnamment maigre quand on le compare avec sa grosse carcasse de fils. La mort du père donc fait que Polza coupe tous les ponts. Il fuit diront certains quoiqu'il pensent comme Jacques Brel que partir quand tous les autres sont immobiles, ce n'est pas fuir. Dans la forêt avec ses barres chocolatées "Funki", ses bouteilles d'alcool et son blast. Ce truc qui lui arrive deux fois et dont il ne se rappelle pas grand-chose si ce n'est que c'est un moment incroyable. C'est ainsi que Polza déroule son histoire. Sa rencontre avec la république mange misère, une bande d'outcasts qui vit dans la forêt et vend ses services aux paysans du coin, et qui a recréé une sorte d'Éden infernal.
Deux cents pages au format carré, toutes en noir et blanc qui se développent tel un théâtre d'ombres chinoises, avec des silences qui peuvent durer de nombreuses cases. Manu Larcenet y plante des dessins d'enfants en couleurs lors des deux blasts de Polza. Offrant un savant mélange graphique qui met en relief son génie du trait. Ses personnages sont à la fois beaux et laids. Prennent des fois des becs d'oiseaux ; et ce n'est pas surprenant de le voir décliner toute cette faune volante dans une forêt sombre, humide et grouillante. Mélange onirique avec des statues de l'île de Pâques que des fois Polza façonne. Bien sûr, on avance à l'aveugle et on quitte cet album un peu la mort dans l'âme vu que l'on garde nos nombreuses interrogations pour nous. Et qu'elles sont au moins autant nombreuses que celles des deux flics de l'interrogatoire.
Citation
C'est quand-même curieux chez les prévenus ce besoin de philosopher avec les flics.