Disparue à Las Vegas

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Roman - Policier

Disparue à Las Vegas

Ethnologique - Social - Disparition - Mafia MAJ jeudi 16 mars 2017

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,8 €

Vu Tran
Dragonfish - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Nathalie Bru
Paris : Mercure de France, mai 2016
310 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7152-4251-7
Coll. "Mercure noir"

Lost in immigration

La vie n'est qu'une suite de disparitions, d'éloignements, de gens perdus de vue et qui mènent une nouvelle vie sans se soucier de nous. Et encore, ce ne sont que petites péripéties du quotidien pour les Occidentaux que nous sommes. Pensons aux immigrés, chassés de leur pays par des guerres, et pour qui l'éloignement et la perte d'amis et de leurs familles, restés au pays, ou oubliés sur les routes de l'exil, sont autant de cailloux pointus dans les chaussures.
Robert, un policier d'Oakland, a rencontré et épousé Suzy, une Vietnamienne, débarquée comme boat people. Il ne sait pas grand-chose d'elle, mais la passion a été là avant de s'étioler et de voir Suzy s'en aller. Alors il a mené son enquête et l'a retrouvé vivant avec un Vietnamien du côté de Las Vegas qui s'est avéré être un baron de la pègre locale qui n'a pas hésité à menacer Robert dans sa propre ville. Pourtant, lorsque quelques mois plus tard, les hommes de main du truand viennent chercher Robert, ce n'est pas pour lui faire la peau mais au contraire pour lui demander de l'aide : la jeune femme aurait de nouveau disparu, et Robert flaire une embrouille de taille. Il ne se trompe pas beaucoup.
Le récit s'inspire visiblement d'éléments autobiographiques. Un carnet intime de la jeune femme disparue revient en quelques chapitres alternés pour décrire le quotidien des boat people et leur parcours complexe et dramatique. Un parcours nié par les Américains et symbolisé par Robert lui-même qui n'arrive pas à donner son vrai nom à son épouse. Pour l'intrigue, elle reste très classique et sert de prétexte à décrire justement cette partie plus autobiographique. Le récit montre qu'en temps de guerre ou de paix, le sort des femmes reste incertain et qu'elles doivent ruser pour conserver une place pas trop désagréable au soleil. Si le portrait de la diaspora vietnamienne est esquissé à travers un destin particulier, l'intrigue reste légère, très statique (une partie de l'histoire consiste dans l'attente par le policier dans une chambre l'hôtel) et est sauvée par la volonté de Vu Tran, son auteur, de ne pas donner toutes les pistes, de ne pas donner une image trop positive de ses personnages, de laisser le lecteur se faire son idée.

Citation

Elle le soupesa dans sa paume, comme pour s'assurer de son authenticité, et de la mienne. En fait, j'étais censé être le gentil dans cette histoire, que je porte cet insigne ou non.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 16 mars 2017
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