Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Laurent Bury
Paris : Folio, novembre 2016
624 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-079403-4
Coll. "Policier", 816
L'homme confus de Berlin
Pendant la Seconde Guerre mondiale à Sarajevo, Gregor Reinhardt est membre de l'Abwehr, le service de renseignement allemand. Cet ancien policier que sa réputation précède (il a résolu maintes affaires épineuses et très médiatisées) a également combattu pour son pays en 1914-1918. Mais en cette année 1943, il se sent usé, dépressif, pas à sa place. En a-t-il seulement une, de place, dans ce monde qu'il ne comprend plus ? Une enquête prioritaire lui tombe alors sur les bras : une jeune journaliste bosniaque et un officier allemand ont été retrouvés assassinés. L'occasion pour Reinhardt de se remettre en selle en menant une enquête complexe et qui va le conduire à une profonde catharsis. Au bord du suicide, cette affaire salvatrice va raviver son humanité qu'il croyait perdue. Une enquête introspective en quelque sorte... ou bien une psychanalyse policière...
Malgré quelques scènes d'action bienvenues, l'on peut déplorer un manque de tonus général. Cinq jours qui s'étalent sur presque six cents pages, le temps passe effectivement lentement. Pas désagréable pour autant, il faut simplement s'installer confortablement dans une sorte de contemplation passive. L'enquête se déroule sous nos yeux, doucement mais sûrement, et la description minutieuse des paysages plante le décor. Loin d'être seulement un roman d'investigation, L'Homme de Berlin est surtout une aventure peu commune. Situer l'action dans les Balkans est déjà une belle idée, ce pan de l'Histoire étant beaucoup moins connu ; et choisir en personnage principal un officier allemand qui désapprouve et condamne les actions du gouvernement nazi en place est une démarche tout à fait intéressante. Luke McCallin a fait un énorme travail de recherche historique pour aboutir à cet ouvrage fouillé et précis, auquel il faudra pardonner quelques emphases maladroites (c'est un premier roman, ne l'oublions pas), et vite se plonger dans la suite des aventures de Gregor Reinhardt avec La Maison pâle...
Citation
Il ne savait plus, mais c'était le rêve qui semblait symboliser pour lui l'état dans lequel il se trouvait. Un homme qui aimait son pays, mais qui détestait ce que ce pays était devenu. Un homme qui avait forgé dans l'armée des amitiés plus fortes que tout ce qu'il aurait pu imaginer, mais qui ne supportait plus la vue de l'uniforme qu'il portait.