Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais par Fabrice Pointeau
Paris : 10-18, avril 2017
622 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-06778-4
Coll. "Domaine policier", 5185
La Dure vie d'un gangster
Le grand public a l'impression que la vie d'un gangster est simple : il suffit de se baisser pour ramasser malhonnêtement le fruit du travail des gens normaux. Dans la réalité, du moins telle qu'elle va être raconté par X, les choses apparaissent nettement plus complexes. Tout d'abord, parce que les bonnes combines sont rares et que tous les truands veulent y participer, ce qui ne rend pas les choses faciles. Surtout que, par définition, ils ont parfois une conception très particulière des contrats et de la manière la plus intéressante de les rompre. Sans compter qu'il y a parfois parmi eux des psychopathes et des paranoïaques avec lesquels toute conversation devient vite une impasse. X a travaillé dans le trafic de drogue, puis il s'est retiré, fortune faite, à la Jamaïque, a ouvert un hôtel et espère vivre tranquillement. Mais les honnêtes gens coulent aussi facilement une entreprise que les gangsters. Et puis la vie honnête, c'est surtout l'ennui. Aussi, lorsque deux anciennes connaissances viennent sur l'île pour lui demander de reprendre du collier, il n'hésite pas trop longtemps. Mais, à peine arrivé, le parrain qu'il devait rencontrer est retrouvé mort. De plus, le neveu de l'un des grands pontes de la mafia vénézuélienne a disparu et différentes forces viennent pour le retrouver car il aurait conservé des secrets du cartel...
Viva la madness va donc jouer sur un registre éminemment sérieux, basé sur une documentation, posant ce qui est sans doute le problème de fond des gangsters : non pas tant vivre avec le remords de leur crime (cela semble peu les effleurer), mais comment faire pour transformer l'argent des différents crimes en une bonne monnaie, acceptable partout. Mais ce registre se double d'ironie et d'humour : les gangsters sont emplis de contradictions, jouant eux contre les autres, mais prêts à doubler leurs partenaires, à truander tout le monde, et parfois certaines affaires sont si complexes que plusieurs groupes différents viennent s'en occuper ce qui rend difficiles les négociations. D'autant que les gangsters sont prêts à tout, y compris se faire passer pour morts. Cet humour se teinte de dérision lorsque chaque pas fait pour se sortir d'une situation ennuyeuse précipite les protagonistes dans une situation encore plus ennuyeuse. Par exemple : comment se débarrasser de quelqu'un, puis que faire de son cadavre, avant de comprendre que l'on a laissé des informations importantes avec le corps dans sa tombe. Raconté à la première personne par X, qui sait faire preuve d'auto-dérision et décrit de l'intérieur un système qu'il ne condamne pas, Viva la madness présente une galerie de personnages tous plus déjantés les uns que les autres - un parrain à l'ancienne qui veut raccrocher, des voyous dangereux car extrêmement paranoïaques, un jeune freluquet apparenté à un cartel puissant et qui dépasse les bornes, devenant une sorte de tueur en série aux voluptés incestueuses, un frère et une sœur, héritiers des anciens gangs irlandais... Le roman se déroule sur un tempo élevé, maniant l'humour et la désinvolture, avec un charme typiquement britannique et un final doux-amer, à la Faucon maltais, qui rapproche ainsi ce diable de J. J. Connolly d'auteurs comme Donald Westlake.
Citation
Trouver une banque accommodante peut être beaucoup plus compliqué que vendre de grandes quantités de drogue.