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Inédit
Tout public
Paris : Jigal, février 2017
278 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-37722-003-8
Coll. "Polar"
La couleur sang de l'argent
La phrase est peut-être apocryphe, mais il parait que Lénine disait que les capitalistes seraient prêts à vendre la corde qui allait servir à les pendre. Hélas, c'était un temps encore idéaliste car, aujourd'hui, certains ennemis savent très bien que pour détruire un pays il suffit de mettre à mal son système financier ou de s'en servir. Il semblerait même que, quelques jours avant les attentats du 11-Septembre, les services comptables d'Oussama Ben Laden ont spéculé à la baisse sur certaines compagnies aériennes. En tout cas, c'est la question que se pose Ludovic. Ce trader d'une grande banque d'affaires vient de découvrir ce qui pourrait être un délit d'initié. Quelqu'un est en train de jouer sur le titre d'EDF. Pourquoi ? Y aurait-il derrière tout ça un moyen de gagner facilement un peu d'argent ? Avec l'aide de Reda, son adjoint, Ludovic essaie d'en savoir plus. Mais à peine son enquête est-elle entamée qu'il est abattu en pleine rue. Reda, blessé, s'enfuit, mais alors qu'il tente de trouver une solution, il apprend qu'un groupe islamiste vient de revendiquer la mort de son chef et de le citer, lui, comme combattant ! Heureusement pour lui, avant de trouver un métier dans la banque a vécu en banlieue et connaît quelques caïds qui pourraient l'aider à comprendre pourquoi et par qui Ludovic a été tué. En même temps, une jeune policière et un juge d'instruction, cherchent à démêler le vrai du faux car la piste Reda leur semble étrange. De son côté, le chef de Ludovic, ancien de la légion, veut suivre la piste des initiés financiers et manque d'être tué à son tour.
Servi par une documentation sur la finance, les traders, les liens entre les organisations bancaires et le monde des terroristes, entre autres (mais nous ne voudrions pas dévoiler l'histoire), La Prophétie de Langley aligne une intrigue au cordeau, mélangeant des fils narratifs qui se rejoignent de manière intelligente. Évidemment, le lien entre Reda et ses anciens amis de banlieue lui permet de s'en sortir facilement (car on imagine mal un vrai trader de Versailles arriver à se dépatouiller d'une situation si musclée), mais les portraits des personnages y compris secondaires (une infirmière, le bras droit d'un caïd, un vigile, la fiancée du premier mort), les ressorts entre les personnages (qu'il s'agisse d'un lien amoureux, d'une rivalité sociale ou de l'ancien légionnaire, ou les réunions au sommet de l'État) sont décrits avec justesse, et le roman d'avancer sans aucun manichéisme, avec un final noir réussi.
Citation
[Reda] n'en menait pas large devant son boss, ou du moins, il faisait semblant, ce qui était la bonne attitude quand on s'adressait à un seigneur de guerre. Reda avait compris cela.