Contenu
L'Enfant dans la neige avec un cartable et un fusil
Grand format
Inédit
Tout public
512 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-8100-0778-3
Coll. "Toucan noir"
Tous les futurs (même proches) ne sont pas désirables
Comme souvent dans les premiers romans, l'auteur veut dire beaucoup, mixe less intrigues et les sous-intrigues, part dans tous les sens comme s'il voulait éblouir le lecteur. Pour le reste, force est de constater beaucoup d'inventivité. Tout d'abord, nous sommes dans un futur proche où peu à peu les banlieues font sécession et se soulèvent au nom du califat de France. Bien entendu, ça commence à provoquer des tensions importantes avec la population de souche. Un imam particulièrement influent a décidé de continuer cette stratégie de la tension. Pour ce faire, il veut faire peur en frappant au cœur du peuple, dans une région reculée et dans une période consacrée. Bref : les Alpes à Noël. Il envoie donc une équipe qui va semer la terreur en attaquant une banque et en filmant sess exploits. En parallèle, l'équipe doit kidnapper une jeune fille et l'égorger en guise de cadeau sous le sapin Youtube de tous les Français. Une jeune lycéenne est ainsi enlevée, et elle va être violée par l'équipe en attendant le spectacle audiovisuel promis. Mais cette jeune fille n'est pas n'importe qui : c'est la filleule du dernier chef de la Brise de mer, qui arrive avec ses hommes pour régler le problème. En même temps, un jeune autiste du coin, hyper intelligent, décide de son côté de tout mettre en œuvre pour devenir le nouveau Charles Martel. Il est prêt à s'associer aux gangsters afin de dégommer l'équipe de terroristes dont il connaît la planque. De son côté, un gendarme est convaincu que le kidnappeur n'est autre qu'un vieil ami d'enfance, dont il sait qu'il est un tueur en série...
Dès le titre, Stéphane Oks se permet ici un clin d'œil qui percevront sans doutes les vieux amateurs. De nombreuses pistes et de nombreux fils s'entrecroisent et s'accumulent. Chacun aurait même pu donner lieu à un roman séparé - la haine du gendarme et de son "demi-frère" tueur en série (avec une description de la vie familiale en milieu agricole particulièrement glauque), l'histoire des islamistes et des luttes entre la volonté de l'imam et celles des exécutants (un des dijhadistes aura sa rédemption en écoutant du Bach !), et la volonté du jeune psychopathe. Tous ces fils se rejoignent avec de gros nœuds, mais l'ensemble est convaincant, une fois que le lecteur assimile les allers-retours entre les personnages (parfois un peu caricaturaux). L'utilisation de la petite station de ski, de la nature où s'écroulent de vieilles usines ou scieries, de la neige qui instaure un climat lourd et pesant, renforce la montée du suspense dont on sent bien toute la noirceur, parfois un peu forcée. Mais, ne faut-il pas parfois forcer le trait pour se faire comprendre ? L'Enfant dans la neige avec un cartable et un fusil est un roman un peu fourre-tout, avec les défauts d'un premier roman, mais qui au final se révèle proposer une lecture plaisante et divertissante.
Citation
Elle pouvait rester immobile, elle serait prisonnière. Elle pouvait courir vers la route, mais c'était loin et ça montait, et pendant une trentaine de mètres elle se rapprocherait de la maison, ou bien vers le Furon.