Les Mystères d'Avebury

Xavier n'est plus un être humain, c'est une horloge suisse. Tous les matins, arriver à la même heure. S'il arrive en avance, il n'entre pas. Il reste debout. Il ne bouge pas. Il ne froisse rien. Il déplace à peine de l'air. Il se répète une phrase en pensée : 'Cinquante-cinq fois venir. Cinquante-cinq fois faire illusion. Dans cinquante-cinq jours, le monde cesse de tourner.'
Kenan Görgün - Le Second disciple
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Les Mystères d'Avebury

Énigme - Enquête littéraire - Enlèvement MAJ mardi 11 juillet 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Robert Goddard
Sight Unseen - 2005
Traduit de l'anglais par Maxime Berrée
Paris : Sonatine, mai 2017
394 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-362-4

Le passé est un mystère sans fin

Les énigmes s'emboîtent parfois les unes dans les autres. C'est peut-être ce que pense David Umber lorsque Sharp, un ancien inspecteur-chef devenu détective privé, vient le chercher dans sa retraite viennoise où il se morfond et sombre lentement en ce printemps 2004. Au départ, Umber travaillait sur un penseur et critique anglais plutôt bizarre : il a décrit le système monarchique de son temps de manière cynique et, aujourd'hui, beaucoup cherchent à savoir qui se cachait sous ce nom de plume pour vilipender la noblesse et la royauté. Umber a consacré son doctorat à cette énigme politico-littéraire et, à l'été 1981, il a été contacté par un personnage qui aurait pu avoir une réponse à cette question. Mais alors qu'il devait le rencontrer, il a assisté à l'enlèvement d'une petite fille et au meurtre de sa sœur, le tout sous les yeux de la baby-sitter. Il en profitera pour consoler la baby-sitter, puis l'épouser avant qu'elle ne se suicide. Près d'un quart de siècle plus tard, Sharp veut découvrir la vérité sur cet enlèvement. Il pense également que la baby-sitter ne s'est pas suicidée, mais aurait été tuée car elle se rapprochait de la vérité. Mais les pistes vont s'emmêler, tout va se complexifier, avec des vols de documents et des rebondissements...
Nous sommes dans un roman de Robert Goddard. Il serait donc exagéré de chercher des révélations trépidantes et des éléments de thriller stéréotypés. Au contraire, tout se situe dans l'allusif, dans le sous-entendu, dans une mayonnaise qui monte lentement afin d'avoir le meilleur goût possible. Tout n'est que mensonges ou à tout le moins qu'illusions. Pourtant, au final, Robert Goddard, par un habile tour de passe-passe, réussit à réunir les fils de son histoire. Au point de départ sinistre - pourquoi kidnapper une fillette et s'enfuir en tuant sa sœur ? - se superpose le rapport avec des échanges universitaires sur un pamphlétaire mort depuis des siècles. Même si l'énigme littéraire fait référence à des événements plus anglo-saxons, l'érudition et le soin apporté aux descriptions des personnages mérite une lecture attentive, car Les Mystères d'Avebury est un roman agréable à lire, très fin stylistiquement, et qui joue autour des illusions, des mensonges, des choses vues mais mal interprétées, des petites trahisons du quotidien, de la paranoïa grandissante. Les épreuves du passé ne font que laisser des traces, et Robert Goddard s'ingénie à nous démontrer l'impossibilité de la résilience.

Citation

Tout commence, donc, dans un paysage où l'inexpliqué et l'inexplicable se confondent, où les témoignages d'un lointain passé, construit par l'homme, se rient du monde réglé et ordonné que voudrait être l'insaisissable, l'éphémère présent.

Rédacteur: Laurent Greusard mardi 11 juillet 2017
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page